Les chrétiens de l'Eglise protestante d'Algérie (EPA) continuent de subir harcèlement et pression de la part des pouvoirs publics. Dans un communiqué, l'EPA se dit «victime d'une campagne d'acharnement par la fermeture de ses lieux de culte dans la wilaya de Béjaïa et la menace d'en fermer d'autres à Tizi Ouzou, ainsi que par des procès intentés à l'encontre des chrétiens». Ce cri des chrétiens d'Algérie intervient après la mise sous scellés, la semaine dernière, par la gendarmerie, de l'église dénommée «Ville de refuge», rattachée à l'EPA et qui existe depuis 2013 dans la daïra d'Akbou. Pour cette association nationale agréée, «cette fermeture est abusive et ne repose sur aucun justificatif valable». D'ailleurs, selon le document de l'EPA, les gendarmes, n'ayant présenté aucun mandat judiciaire, ont signifié aux responsables de l'église d'«exécuter un ordre émanant du nouveau wali de Béjaïa». Dénonçant la violation de l'article 42 de la Constitution algérienne, qui garantit la liberté de culte, les plaignants estiment que «la fermeture arbitraire de ce lieu de culte prive au moins 400 fidèles de pratiquer leur religion». L' EAP déplore dans le même sillage que ce lieu de culte soit la troisième église à être fermée, après celles de Beni Maouche, en mai 2018, et d'Akbou, en juillet dernier. Déterminée à défendre ses droits reconnus et consacrés par la Constitution et les conventions internationales des droits de l'homme, l'EPA dénonce également les intimidations à l'encontre des responsables de 4 églises dans la wilaya de Tizi Ouzou «qui viennent d'être convoqués par la police, et la cabale judiciaire à l'encontre de 5 chrétiens, injustement poursuivis par la justice pour ‘‘prosélytisme''».