Six candidats à la présidentielle, dont Ali Benflis, vont déposer cette semaine leur dossier à l'Anie C'est le compte à rebours pour les candidats à l'élection présidentielle prévue le 12 décembre prochain. Les postulants à la magistrature suprême ont, en effet jusqu'au 26 octobre pour déposer leur dossier de candidature. Six d'entre eux ont déjà pris rendez-vous auprès de l'Autorité nationale indépendante des élections (Anie) pour le dépôt des documents nécessaires pour la candidature à l'élection présidentielle. Parmi les postulants qui vont déposer leur dossier cette semaine, figure l'ancien Premier ministre Ali Benflis. Les représentants de Talaie El-Houriat ont sollicité les services de l'Anie pour un rendez-vous "cette semaine", indique Fayçal Hardi, le responsable de la communication de la formation politique. Selon notre interlocuteur, le parti de Benflis attend toujours la confirmation de la date de dépôt du dossier. Mais l'homme assure que le parti a bien recueilli les 50 000 parrainages nécessaires pour pouvoir se porter candidat à l'élection présidentielle. Le dépôt de dossier de candidature est un pas en avant que fait Ali Benflis vers la candidature à l'élection présidentielle. L'homme, qui s'est inscrit durant ces quinze dernières années dans l'opposition, s'est démarqué ces dernières semaines de toute action de protestation, après avoir "accompagné" le mouvement populaire à ses débuts en proposant notamment une période de transition avant d'aller vers une élection présidentielle. Il a participé à la rencontre du 6 juin dernier avant de changer carrément de cap après l'appel de l'armée à la tenue d'une élection présidentielle avant la fin de l'année. "Jamais l'horizon n'a été aussi dégagé", avait réagi Ali Benflis qui s'est, depuis, muré dans le silence. L'ancien Premier ministre, habitué à des prises de position sur les questions des droits de l'Homme, n'a pratiquement pas commenté la campagne d'arrestations opérée parmi les animateurs du mouvement citoyen et le personnel politique. Il s'était juste "réjoui" de la brève libération de Karim Tabbou. Mais point de communication suite à la remise en prison du coordinateur national de l'Union démocratique et sociale (UDS) quelques heures seulement après sa remise en liberté par la cour de Tipasa. Contacté par de nombreux journalistes qui veulent connaître sa position sur les événements en cours, Ali Benflis préfère, pour l'instant, garder le mystère. Sa dernière sortie médiatique remonte au mois dernier, à l'occasion de sa désignation officielle comme candidat du parti à l'élection présidentielle. Le même jour, son "rival", Abdelmadjid Tebboune, retirait les formulaires de souscription auprès de l'Anie. "Si la candidature" de Tebboune se confirme, "ce sera la reproduction du système sans Bouteflika", avait mis en garde le président de Talaie El-Houriat. En plus d'Ali Benflis, cinq autres postulants à la présidence de la République ont demandé un rendez-vous à l'Anie. C'est le cas d'Abdelmadjid Tebboune, qui tente de multiplier les sorties médiatiques ces derniers jours. L'homme, un temps présenté comme le candidat du pouvoir, veut donner de lui l'image de celui qui a livré bataille contre "l'oligarchie" d'Abdelaziz Bouteflika. Pour cela, il rappelle ses "faits d'armes", notamment le bras de fer qui l'avait opposé à l'ancien chef du Forum des chefs d'entreprise Ali Haddad. Un combat qui lui a coûté le poste de Premier ministre qu'il a occupé de mai à août 2017. Les 150 prétendants qui ont l'intention de se porter candidat à l'élection présidentielle ont retiré, jusqu'à hier, plus d'un million de formulaires, a indiqué Mohamed Charfi, président de l'Anie, lors d'un point de presse tenu hier à Alger. Mais l'écrasante majorité de ces candidats ne sera bien sûr pas retenue. Les candidats doivent notamment réunir 50 000 parrainages d'électeurs, dont au moins 1 500 signatures dans 25 wilayas. Selon le code électoral, un candidat dont le dossier a été validé par l'Anie n'a plus le droit de se retirer. Ce qui oblige les candidats à aller jusqu'au bout malgré les difficultés ou les anomalies constatées lors de l'opération électorale.