Les Algériens du Canada maintiennent leur mobilisation, en organisant, à Montréal, leur 35e manifestation dominicale pour exiger le départ du système. Le décor habituel de la contestation est planté peu avant 11h à la place du Canada. Une forêt de pancartes résume la quintessence de la revendication populaire, orientée vers un changement radical du système de gouvernance qui a spolié la volonté populaire depuis l'indépendance nationale. "L'armée dans les casernes", "Pour une transition démocratique et pacifique", "Pas d'élections sans transition", "Système dégage", sont, entre autres, les slogans mis en avant lors de la manifestation qui a drainé une foule nombreuse. Les chants engagés anti-pouvoir sont repris par la foule et amplifiés par la sonorisation, alors que l'emblème national et le drapeau amazigh flottaient ensemble dans le ciel de Montréal. "Ici, ce n'est pas la République de Gaïd Salah pour se faire embastiller à cause de cet emblème identitaire", peste un manifestant, drapé dans ce tissu tricolore, bleu, vert et jaune. Le débat qui se tient parallèlement à la manifestation a été axé sur la manière de faire capoter l'élection présidentielle du 12 décembre. Un scrutin rejeté massivement par le peuple à coups de référendums hebdomadaires, voire bihebdomadaires. Au sujet de référendum justement, les manifestants de Montréal ont voté, dimanche, pour le changement du lieu de rassemblement. Le vote qui s'est déroulé à bulletins secrets, a donné la majorité à ceux qui ont opté pour le retour à la contestation — qui a pris naissance en février — devant le consulat d'Algérie à Montréal. Si le principe de changer de lieu a été conclu, la prochaine manifestation se déroulera toujours place du Canada, le temps de régler certains détails logistiques et administratifs. Si la présidentielle est maintenue à la date indiquée, dans la diaspora le scrutin se déroulera pendant cinq ou six jours avant le jour j. C'est pourquoi les manifestants ont décidé, dès l'ouverture du vote, d'organiser des manifestations non-stop devant la représentation consulaire qui se transformera à l'occasion en centre de vote. Toujours en termes de perspectives, une autre marche populaire sera organisée le 2 novembre à Montréal. La réussite, récemment, de la première marche pacifique semble avoir boosté la contestation de la diaspora algérienne au Canada dans sa conviction que le système doit "dégager" pour le bien de l'Algérie, et that's it.