Après plusieurs actions de protestation, les travaux de raccordement de 800 foyers de la wilaya de Bordj Bou-Arréridj au réseau national de gaz naturel ont été lancés la semaine passée. Ces foyers sont situés dans les villages d'El-Fedj, Maâza, Ataoua, Lebibet et M'tawchaâ (commune d'El-Euch, une trentaine de kilomètres au sud de Bordj Bou-Arréridj). Ces villages n'avaient pas été touchés par les opérations précédentes à cause de leur caractère dispersé. La priorité a été donnée aux centres les plus peuplés. Cette opération qui intervient avant l'hiver a été très appréciée par les villageois, surtout qu'ils avancent les difficultés qu'ils trouvent pour se chauffer. Ils ont même cité la cherté des bouteilles de gaz butane, même si les services de Naftal ont créé un point de vente de ce produit au chef-lieu de la commune qui reste insuffisant durant la période du grand froid. "Avec le gaz, mon fils qui a quitté le village avec sa petite famille a décidé de revenir", dira un père avec des yeux pleins de joie. "J'espère que le chantier ne va pas s'arrêter et va raccorder tout le monde", ajoute un autre villageois de M'Tawchaâ. Il faut préciser que le nouveau wali, qui a répondu rapidement à la demande des villageois, a décidé de confier les projets restants dans le domaine de l'électricité et du gaz aux entreprises Kahrif pour le premier aspect et Kanagaz pour le second. "Les contrats signés de gré à gré permettent de gagner du temps et surtout toucher tous les foyers dépourvus de ces deux matières précieuses", dira le wali de Bordj Bou-Arréridj. Rappelons aussi que d'autres villages dans la région nord de la wilaya attendent une action similaire à celle-ci et une volonté du wali pour raccorder leurs foyers au réseau de gaz naturel. "Nous habitons la montagne. L'hiver ici est plus dur que la faim. Nous espérons que ce nouveau wali va prendre en charge notre village", lance un habitant de Achabou. En effet, le gaz est une nécessité dans cette région montagneuse. En hiver, la température chute à -7°C. La neige bloque les routes et isole les familles pour plusieurs jours. "Se chauffer au bois est trop cher, avec le risque d'être sévèrement pénalisé par les autorités. Le gasoil et la bonbonne de gaz butane sont très chers et il n'existe aucune station d'essence sur tout le territoire de la daïra", ajoute Khali Mokhtar, un autre habitant de Achabou. En attendant, les villageois invitent le nouveau wali à visiter leurs villages et non pas les chefs-lieux des communes pour s'enquérir de leur situation difficile.