Le chèque en question n'était pas libellé au nom de la société SSPA-Le doyen mais au nom d'une personne proche de Omar Ghrib. Le meneur de jeu du Mouloudia d'Alger, Abdelmoumen Djabbou, a failli boycotter le voyage en Irak pour le match aller de la Coupe arabe, prévu vendredi. Il avait déjà auparavant séché des entraînements en raison du non-payement de son dû. De quoi s'agit-il en fait ? En vérité, au moment de sa signature au MCA, en juillet dernier, Djabbou a reçu de la part de Omar Ghrib, qui était à l'époque le directeur général du MCA, un chèque de 1,2 milliard de centimes, soit l'équivalent de 4 mois de salaire. Sauf que le chèque en question n'était pas libellé au nom de la société SSPA-Le doyen mais au nom d'une personne proche de Ghrib. Ce dernier, débusqué de son poste par Sonatrach et remplacé par Fouad Sakhri, demande expressément à Djabbou de lui restituer le chèque et lui conseille de dire à la nouvelle direction qu'il a tout simplement égaré le chèque. C'est ce qu'il fit du reste en début de saison auprès de Sakhri. Cependant, Sakhri, sentant sans doute le roussi, a préféré temporiser pour voir venir, ce qui a amené évidemment Djabbou à faire pression, puis à boycotter les entraînements. Conscient du rôle de Djabbou dans l'équipe, le président du conseil d'administration, Achour Betrouni, décide finalement de remettre un nouveau chèque à Djabbou, du même montant, mais cette fois-ci au nom de la SSPA-Le doyen, pour régler le problème. Selon nos sources, Achour Betrouni n'a trouvé aucune trace de ce chèque dans la comptabilité de la société, sachant que les sociétés doivent absolument garder les souches des chéquiers pour les présenter au commissaire aux comptes. On ne trouve également nulle trace d'une opposition au chèque de Djabbou, une procédure usitée et obligatoire dans le cas de perte. C'est la preuve que Omar Ghrib a payé Djabbou avec de l'argent qui n'appartient pas à Sonatrach. Il faut savoir aussi que si Djabbou n'a pas encaissé le chèque de Ghrib, c'est pour ne pas obliger ce dernier à réclamer son argent auprès de Sonatrach. Du coup, il est facile de déduire que Betrouni a payé une somme incluse dans un contrat qu'il n'a pas négocié. Il a assumé un passif alors qu'il pouvait remettre un rapport dans ce sens pour permettre au commissaire aux comptes du club de diligenter une enquête, d'autant plus qu'un audit est en cours au MCA. Cependant, une question lancinante s'impose : pourquoi Omar Ghrib a préféré utiliser un chèque personnel au lieu d'un document de la société ? Est-ce pour récupérer auprès de Djabbou une commission, comme ce fut le cas avec d'autres joueurs dans le passé ?