La cour de Jijel, qui a repris ses activités hier mercredi, a traité une affaire particulièrement sensible en ces temps du hirak, relative au jugement d'une jeune fille poursuivie pour port de l'emblème amazigh. Jugée une première fois au mois de juillet dernier par le tribunal correctionnel, l'accusée avait écopé d'une peine de deux mois avec sursis assortie d'une amende de 20 000 DA, après avoir été arrêtée en possession de cet emblème. À l'issue de l'audience, la cour de Jijel, qui a examiné l'appel, a décidé d'annuler le jugement du tribunal, c'est-à-dire la première condamnation à la prison avec sursis et au paiement d'une amende. La jeune militante a été accusée d'atteinte à l'unité nationale, une accusation que la cour de Jijel n'a pas retenue contre elle. La décision de la cour a été accueillie avec un grand soulagement par la concernée et sa famille. Âgée de 21 ans, la jeune fille a été arrêtée en juillet, lors du 21e vendredi de mobilisation contre le système. Elle avait été maintenue en garde à vue puis présentée devant la justice. Selon plusieurs médias, la jeune fille, diabétique, a très mal supporté son arrestation, et son état de santé s'était dégradé au point de nécessiter une hospitalisation.
