Les enseignants du primaire ont paralysé, hier, les établissements scolaires de l'ensemble du pays, pour la 8e semaine consécutive d'une grève cyclique observée chaque lundi, étendue à trois jours par semaine (du lundi au mercredi), et n'excluent pas d'autres actions de protestation en cas de poursuite du refus par le ministère de tutelle de répondre favorablement à leurs revendications socioprofessionnelles. Rassemblés hier devant l'annexe du ministère susmentionné, à Ruisseau (Alger), les dizaines d'enseignants du primaire originaires de plusieurs wilayas, notamment de Khenchela, Tébessa, Tizi Ouzou, Béjaïa, Alger, Boumerdès, Blida, Tipasa, Bouira, Médéa, Djelfa et Laghouat, auxquels se sont joints des parents d'élèves et même des élèves, ont crié leur ras-le-bol du "peu de considération" accordé à l'enseignant du primaire. "Assatidha, nahnou laha" (Enseignants, nous sommes déterminés), "Akhsem ya wazir, thlet mlayen wach dire ?" (Ponctionnez nos salaires, que faire avec 3 millions ?) et "Pas de compositions, pas de solutions", ont scandé les enseignants grévistes, affichant une détermination à changer les rapports de force en leur faveur après l'échec du dernier round de négociations avec la tutelle, jeudi dernier. C'est ce qu'a indiqué Bachir Kiouas, coordinateur national d'Alger-Ouest, soulignant que "ce rassemblement national auquel ont pris part les parents d'élèves et les élèves et le taux de suivi de la grève qui dépasse les 80% à l'échelle nationale sont suffisamment capables de changer les rapports de force et même de donner des idées à la tutelle pour engager sérieusement le dialogue". Et d'arguer : "Il n'y avait presque aucune réponse à nos revendications, hormis quelques-unes qui concernent le volet pédagogique, mais sur le volet social, rien du tout. Il n'y avait pas de réponse favorable à la demande d'unification de la catégorie treize de l'échelle de la Fonction publique, et même pas un calendrier sérieux pour l'application du décret présidentiel 266/14 (du 28 septembre 2014, fixant la grille indiciaire) qui nous classe dans la catégorie 12 de la Fonction publique.