"Je n'ai pas du tout parlé du mouvement politique que vit notre pays depuis des mois. Ma déclaration était dirigée exclusivement contre quelques agents pseudo-algériens, traîtres et aux pratiques honteuses, qui méritent ces descriptions (…)", a confirmé le ministre. Le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Salah Eddine Dahmoune, qui a parlé mardi, devant le Sénat, de "traîtres", de "pseudo-Algériens", de "mercenaires", de "pervers", d'"homosexuels" et de "collaborateurs des colonialistes", a confirmé, hier, ses propos en enfonçant davantage le clou. Dans son écrit, le ministre a soutenu que ses "propos ont été déformés par les médias et les sites", ajoutant : "Je n'ai pas du tout parlé du mouvement politique que vit notre pays depuis des mois. Ma déclaration était dirigée exclusivement contre quelques agents pseudo-algériens, traîtres et aux pratiques honteuses, qui méritent ces descriptions et qui ont voulu internationaliser les affaires intérieures de notre pays au Parlement européen et au sein d'organisations non gouvernementales étrangères, leur ont donné la possibilité de s'immiscer dans nos affaires intérieures souveraines et ont permis à des députés étrangers d'intervenir dans nos affaires." Le ministre de l'Intérieur poursuit son explication en affirmant : "Je dénonce le fait qu'on ait délibérément fait sortir mes déclarations de leur contexte et cette tentative de tromper l'opinion publique par de fausses informations. Je réitère mon appel aux filles et aux fils de notre vaillant peuple de faire preuve de vigilance face à la manipulation contre notre patrie par certains partis qui ne manquent pas une occasion de détourner l'opinion nationale du rendez-vous électoral qui nous attend tous." Largement relayée par les réseaux sociaux, cette explication maladroite et non moins outrageante a suscité des réactions majoritairement scandalisées des citoyens, personnalités et activistes politiques. Dans le fond, elle ne diffère en rien des propos tenus la veille devant les sénateurs qui n'ont, par ailleurs, pas réagi à une telle offense et aux insultes envers le peuple. Salah Eddine Dahmoune avait déclaré mardi qu'"aujourd'hui, il subsiste une pensée colonialiste qui utilise une partie des Algériens ou plutôt pseudo-Algériens, des traîtres, des mercenaires, des homosexuels. Nous les connaissons. Ces derniers se sont rangés derrière ces gens-là. Ils ne sont pas des nôtres". Il a par la suite cité Cheikh Bouamama et Abdelhamid Ben Badis qui ont appelé en leur temps à combattre la France, ajoutant : "Nous devons être unis et donner une leçon le 12 décembre pour démontrer l'unité du peuple algérien et protéger son indépendance."