Une fronde couve au RND. Le secrétaire général par intérim du parti, Azzedine Mihoubi, est, lui et tout son staff, dans le collimateur d'un groupe de cadres du parti, qui leur reproche de ne pas avoir pris au sérieux la nouvelle donne constituée par le hirak, et qui serait à l'origine du résultat catastrophique de cette élection qui l'a crédité d'une avant-dernière place. Le processus de destitution, le concernant, serait déjà lancé. Dans un communiqué non signé, un groupe de cadres et militants du parti, qui s'est démarqué du comportement du SG par intérim et de ses décisions, a fait état de la décision de charger une délégation de cadres et des secrétaires des bureaux de wilaya pour prendre langue avec Mihoubi et l'exhorter à déposer sa démission, en signe de responsabilité de cette défaite catastrophique qui s'est répercutée négativement sur les esprits des militants. Ces militants ont exigé de lui de présenter sa démission dans les tout prochains jours et de charger un membre du bureau national de la gestion du parti jusqu'à la tenue d'une session extraordinaire du conseil national au mois de janvier 2020, au cours de laquelle aura lieu l'élection d'un autre secrétaire général par intérim qui aura pour unique mission la bonne préparation d'un congrès extraordinaire lors du premier trimestre 2020. Un appel est lancé aux cadres intègres du parti pour s'allier à cette démarche afin que "le parti recouvre sa ligne originelle" qui consiste en "la défense des intérêts suprêmes de la patrie pour laquelle il a été créé, dont la défense des constantes nationales, des préoccupations et des aspirations du peuple". Les auteurs du communiqué, qui reviennent sur les résultats "catastrophiques" de la dernière élection présidentielle et qu'ils imputent à la seule responsabilité de Mihoubi, estiment qu'il a adhéré au processus de candidature à l'élection présidentielle de son propre chef. Ils expliquent que cette réunion qui a eu lieu le 29 septembre, "soit avant la tenue de la session extraordinaire du conseil national le 4 octobre, a vu l'absence d'un grand nombre de cadres et de membres du conseil national, et ceux qui y ont pris part se sont retrouvés devant le fait accompli". Et de préciser : "La session du conseil national n'a pas duré plus d'une heure, de même que seule sa candidature a été proposée à l'exception de celle des autres membres du conseil national, et ce, sans l'ouverture d'un débat entre ses membres." Or, "il aurait été judicieux que le parti s'abstienne de s'aventurer en présentant un candidat et de se suffire d'un appel aux militants pour aller voter en masse", ont-ils indiqué. Les auteurs du communiqué relèvent, en outre, "la marginalisation vécue par les cadres, les secrétaires de wilaya et les militants authentiques, au profit de personnes étrangères au parti et qui lui étaient opposées lors des précédentes échéances, mais qui sont devenues des décideurs du parti". Déjà mal en point depuis l'apparition du hirak, le RND risque, en effet, de faire les frais de la défaite de son candidat à la présidentielle qui a, par ricochet, démontré la faillite de cet appareil électoral et qui, jadis, représentait l'une des béquilles sur lesquelles reposait le pouvoir.