Aux yeux de ses autorités, il y a un consensus sur le fait que s'il n'y a pas de châtiment, il n'y aura pas de sécurité. Quelque 280 étrangers, dont une majorité d'Arabe sont détenus en Irak pour leur implication dans des actes terroristes. Ils encourent la peine capitale. Bagdad ne renonce pas à l'application de la peine de mort. Le gouvernement irakien a défendu, hier, sa position sur la peine de mort après l'appel d'Amnesty International, relayé par l'Onu, lui demandant de réviser sa décision d'exécuter trois condamnés à mort. Le porte-parole du gouvernement devait expliquer que son pays n'est pas en mesure de tenir compte de ces préoccupations car il est devant une réalité où on tue et que la justice doit nécessairement châtier les personnes qui commettent ces crimes. Aux yeux des autorités intérimaires, il y a un consensus en Irak sur le fait que s'il n'y a pas de châtiment, il n'y aura pas de sécurité. Dans le processus de transition en Irak, il est nécessaire de consolider le droit à la vie au lieu d'imposer la peine de mort, qui est reconnue pour avoir un effet très faiblement dissuasif contre les crimes, devait leur rappeler le représentant de Kofi Annan en Irak, les exhortant à renoncer à l'application de la peine capitale. Le président irakien, Jalal Talabani, a chargé son vice-président de signer les trois condamnations, alors qu'en mai, il s'était associé, lorsqu'il était dans l'opposition, à un appel contre la peine de mort, déclarant même ne pas signer l'arrêt condamnant à mort le président déchu, Saddam Hussein, si le tribunal devait rendre ce verdict. Trois membres du groupe Ansar al-Sunna, lié au réseau terroriste Al-Qaïda, ont été condamnés à mort fin mai et le verdict a été approuvé par le Conseil supérieur de la justice, la plus haute instance judiciaire. Se présentant comme une alliance de groupuscules islamistes, Ansar al-Sunna a revendiqué plusieurs attentats et rapts en Irak. Ces condamnations à mort étaient les premières prononcées sous le gouvernement du Premier ministre Ibrahim Jaafari, qui a souhaité une ferme application de cette peine, gelée par les Américains lors de l'invasion de l'Irak en mars 2003. La peine de mort a été rétablie en Irak le 30 juin 2004. Ibrahim Jaafari a indiqué que les premières exécutions de condamnés à mort depuis la chute de Saddam Hussein en avril 2003 auraient lieu dans les prochains jours. 280 étrangers en détention dont 7 algériens Parmi les présumés terroristes détenus en Irak et qui encourent la peine capitale, il y a plus de 280 étrangers, dont une majorité d'Arabes détenus pour leur implication, de près ou de loin, dans des actes terroristes. Parmi les détenus, il y a notamment 80 Egyptiens, 64 Syriens, 41 Soudanais, 22 Saoudiens, 17 Jordaniens, 7 Libyens, 10 Palestiniens, 7 Algériens, 6 Tunisiens, 4 Turcs, 12 Iraniens, 2 Qatariotes et 1 Britannique, selon le porte-parole du gouvernement qui a précisé que la plupart de ces arrestations ont eu lieu grâce au concours de citoyens irakiens. L'Irak n'a cessé d'avertir que le terrorisme, qui fait rage chez lui, et que certains pays arabes ont tenté de minimiser, allait déborder dans leur direction, à commencer par les voisins, dont la Jordanie, qui vient de subir une action terroriste à Aqaba, où mouillaient deux bâtiments de guerre américains. Bagdad a sollicité la coopération des pays voisins, notamment Amman, soulignant qu'il est de l'intérêt de tous de circonscrire l'incendie avant qu'il n'arrive chez eux. “Nous souhaitons conclure un accord pour lutter contre le terrorisme avec la Jordanie qui possède un accord semblable avec les Etats-Unis”, souligne-t-on à Bagdad pour qui certains chefs de terroristes agissant en Irak, en plus de membres de la famille du président déchu Saddam Hussein, trouvent facilement refuge chez leur voisin. “Nous savons que des membres de la famille de Saddam se trouvent en Jordanie et disposent de moyens financiers énormes qu'ils utilisent pour financer des activités politiques de propagande et faire renaître des organisations du Baas, le parti au pouvoir sous l'ancien régime”, devait évoquer le porte-parole du gouvernement irakien, considérant ceci comme des actes hostiles pour l'Irak. Le gouvernement irakien a déposé une proposition de loi devant le Parlement dénonçant tous ceux qui soutiennent et financent le terrorisme et tous les pays qui accueillent les organisations qui, sous couverture politique, apportent leur soutien aux actes terroristes. L'Irak veut conclure des accords contre le terrorisme avec ces pays, a encore dit la porte-parole du gouvernement, mentionnant les Emirats arabes unis, la Syrie et la Jordanie. D. Bouatta