La défense a mis en avant les garanties qu'offre leur mandant pour appuyer sa demande de liberté provisoire, qui, encore une fois, a été rejetée. Détenu depuis le 23 avril dernier, le procès de M. Issad Rebrab, président-directeur général du groupe Cevital, est reporté au mardi 31 décembre prochain. Cette décision a été prise par la juge du tribunal correctionnel de Sidi M'hamed sur demande des représentants de la partie civile, le Trésor public et les Douanes, en l'occurrence. Le collectif de défense du patron de Cevital, opposé à un quelconque report, tant le dossier s'appuie sur de simples soupçons de surfacturation, a introduit une nouvelle demande de mise en liberté provisoire que le procureur a refusée. En présence de plusieurs personnes, le procès s'est ouvert à midi. Une demi-heure auparavant, le patron du premier groupe privé algérien entre dans le box des accusés. Souriant, mais surtout confiant, Issad Rebrab a salué les membres de sa famille et ses collaborateurs qui sont venus assister au procès et lui apporter leur soutien. À noter que le Trésor public et les Douanes ne se sont constitués, qu'hier, partie civile. Entouré de ses avocats, Issad Rebrab a exigé de la justice de ramener un interprète. "Pour que je puisse répondre à toutes vos questions, Mme la juge, il me faut un interprète", a-t-il dit, expliquant que l'affaire concerne "un dossier technique auquel je ne peux répondre si je ne comprends pas vos interrogations". Pour sa part, la juge a indiqué qu'elle fera "tout pour qu'on puisse communiquer dans une langue que tout le monde comprend". Reprenant la parole, le patron de Cevital a expliqué qu'il est "le président-directeur général de Cevital qui compte 27 sociétés et qu'il est opportun de convoquer le directeur d'Evcon pour mieux cerner le sujet". Lors de la prise de parole, des avocats de la défense ont estimé que la libération provisoire d'Issad Rebrab "est une nécessité", tant le prévenu "présente toutes les garanties pour répondre à l'appel de la justice à tout moment". Me Khaled Bergheul a estimé dans ce sens qu'un homme qui "fait la fierté de l'économie algérienne ne peut pas fuir la justice". Il a ajouté qu'Issad Rebrab "est reçu par plusieurs chefs d'Etat étrangers, donc, aucun citoyen ne présente les garanties que présente le patron de Cevital". (Lire encadré). À la fin de la plaidoirie, concernant la demande de mise en liberté provisoire, le procureur s'y est opposé. La juge a indiqué que le procès est reporté à mardi prochain, soit au 31 décembre. Pour rappel, le président du groupe Cevital a été placé sous mandat de dépôt le 23 avril dernier pour un simple soupçon de surfacturation à l'importation d'une machine spécialisée dans la production d'eau ultra-pure, un prototype conçu par la filiale du groupe Cevital, EvCon Industry. Son incarcération a suscité la colère et l'indignation des citoyens qui se sont solidarisés avec le patron du groupe Cevital.