Placé en détention provisoire depuis le 23 avril dernier, le patron du groupe Cevital, Issad Rebrab, ne sortira pas de prison. La chambre d'accusation près la cour d'Alger a rejeté le pourvoi de ses avocats contre le mandat de dépôt, décidé à son encontre par le juge d'instruction. Pour ses avocats, «la décision n'a aucun lien avec le droit. Le mis en cause est poursuivi pour des infractions douanières qui auraient pu être réglées sans le priver de sa liberté». La chambre d'accusation près la cour d'Alger a décidé, hier, de confirmer la détention provisoire au patron du groupe Cevital, Issad Rebrab, après une semaine passée à la prison d'El Harrach, à Alger. Pourtant, dans la matinée, les avocats gardaient l'espoir de le voir quitter sa cellule, en raison de l'ambiance qui a régné en cette matinée, lors de l'audience. Durant près d'une heure, le collectif d'avocats a plaidé pour l'annulation du mandat de dépôt prononcé le 23 avril dernier par le juge d'instruction près le tribunal de Sidi M'hamed, pour «fausse déclaration relative aux transferts illicites de capitaux de et vers l'étranger», «surfacturation d'équipements importés» et «importation de matériels d'occasion alors qu'il avait bénéficié d'avantages douaniers, fiscaux et bancaires», alors que le procureur s'est contenté de réclamer la confirmation de la détention. En milieu d'après-midi, la chambre d'accusation surprend tout le monde en déboutant la défense du prévenu. Membre du collectif, Me Miloud Brahimi affirme que «cette décision n'a aucun lien avec le contenu du dossier pour lequel Issad Rebrab est poursuivi. Il s'agit d'infractions douanières qui auraient dû être réglées sans que ce dernier ne soit privé de sa liberté». Pour l'avocat, «l'affaire est liée à une importation de deux machines et une supposée surfacturation», de ce fait, «a-t-on besoin de mettre en prison un homme de son âge qui présente toutes les garanties pour répondre à la justice chaque fois que c' est nécessaire ?» Me Miloud Brahimi trouve «anormal» que le dossier, «qui traîne depuis deux ans, soit ressorti subitement et que le mis en cause soit convoqué par les gendarmes, entendu durant des heures, avant d'être présenté devant le tribunal pour être auditionné vers 1h du matin». Très en colère, l'avocat a conclu : «J'ai honte pour la justice et peur pour l'avenir de mon pays.» Ainsi, Issad Rabrab devra entamer sa deuxième semaine à El Harrach, en attendant que le juge d'instruction achève son enquête et renvoie le dossier devant le tribunal.