Le taux de chômage élevé parmi la population, la dégradation du cadre de vie, le manque d'une vraie prise en charge des malades, l'inégalité dans l'attribution des aides financières destinées à l'habitat rural, la crise aiguë du logement, la distribution critiquée du logement social, le déficit en éclairage public, en assainissement et en eau potable, le secteur qui peine à retrouver sa stabilité, les infrastructures des jeunes en jachère, la culture en hibernation, le développement économique en régression et surtout le populisme de ces derniers jours des responsables locaux ont fait sortir, durant la semaine passée, la population de plusieurs villages et quartiers de Bordj Bou-Arréridj dans la rue. En effet, le front social est en ébullition depuis plusieurs semaines, avec la multiplication des manifestations de rue et le blocage des routes nationales et des administrations publiques à travers la wilaya de Bordj Bou-Arréridj. Des mouvements sporadiques pour dénoncer les coupures d'eau, le manque de transport scolaire, de logements et d'emploi. Les dernières sorties du wali de Bordj Bou-Arréridj et les promesses qu'il fait ostentatoirement aux citoyens ont poussé les protestataires de différents villages et quartiers à revenir à la charge après une trêve durant laquelle ils ont attendu et espéré une prise en charge de leurs revendications. À Bendaoud, le siège de l'APC est bloqué depuis une semaine pour réclamer l'affichage de la liste des bénéficiaires de l'aide au logement rural. À Mansoura, les villageois d'El-Aïchaoui, d'El-Hamea et d'autres ont bloqué la semaine dernière la RN5 pour réclamer le transport scolaire. À El-Achir, ceux de Draâ Labyad et de Lachbour ont réclamé leur part du développement. À Bordj Bou-Arréridj, les résidents des quartiers des 217-Logements, du Battoir, d'Aouin Zerigua, de Lagraphe… réclament de l'emploi, du logement et une prise en charge de leurs localités. Selon nos informations, d'autres quartiers et communes se préparent à organiser des journées de protestation. "Là où ils protestent, le wali leur promet de régler leurs problèmes. Pourquoi pas nous ?", disent des jeunes du village sud, qui se préparent eux aussi à couper la route reliant leur quartier et l'université au centre-ville de Bordj Bou-Arréridj ainsi qu'à plusieurs communes du sud-est de la wilaya. "Nous non plus, nous n'avons rien. Tout manque dans notre quartier qu'on appelle "village", ajoutent-ils. Pour les habitants de la région nord de la wilaya, ces promesses sont trop belles pour être tenues. Ces mesures sont qualifiées, par plusieurs observateurs de la scène locale, de "populistes". "C'est de la démagogie, des promesses trompeuses", dira un citoyen de la région de Djaâfra. "Parallèlement aux promesses, le responsable a fait miroiter aussi la suspension de quelques responsables tels que les directeurs de l'éducation, des travaux publics et de l'ANA (qui sont toujours à leur poste) comme un ‘solide argument' de sa bonne volonté de répondre favorablement aux doléances des citoyens", précise un fonctionnaire, qui s'indigne de ce genre de comportement.