Le plan d'action du gouvernement, adopté jeudi dernier en Conseil des ministres, ne risque pas d'être chahuté, mardi prochain, à la Chambre basse du Parlement, quand le texte sera soumis aux députés pour débat. Pour cause, les quelques députés des partis du courant démocratique ne seront pas de la partie. Et ce ne sont certainement pas les députés du FLN et du RND, ayant habitué les Algériens à donner quasi systématiquement leur onction à tous textes de loi présentés par les différents Exécutifs qui se sont succédé à la tête du pays, qui inquiéteront, un tant soit peu, le gouvernement Djerad en rejetant son texte. "Le gouvernement illégitime issu du coup de force électoral du 12 décembre 2019 s'attelle à présenter son plan d'action devant un Parlement illégitime et impopulaire. Ce plan d'action tend beaucoup plus à servir les intérêts du régime et de sa clientèle qu'à répondre aux aspirations populaires", a soutenu le premier secrétaire national du Front des forces socialistes (FFS), Hakim Belacel. Très impliqué dans le hirak, le parti dirigé par Ali Laskri et Hakim Belacel ne reconnaît aucune légitimé au président Tebboune et travaille, avec d'autres forces politiques réunies au sein du Pacte pour l'alternative démocratique (PAD), à assurer un "aboutissement démocratique de la révolution citoyenne" qui passe par une période de transition démocratique et un processus constituant souverain. Mieux, les forces démocratiques ont préconisé dans leur texte fondateur "la dissolution de toutes les institutions illégitimes". Autrement dit, le FFS est en accord avec l'esprit de la plateforme adoptée avec ses partenaires du PAD. "Le FFS affirme qu'il n'est pas du tout concerné par le simulacre de débat qui aura lieu à l'APN autour du plan d'action du nouveau gouvernement", a tranché M. Belacel. Clair, net et précis. Et au premier secrétaire du plus vieux parti d'opposition de s'expliquer : "Ayant déjà retiré ses parlementaires de cette Assemblée impopulaire et illégitime, dont la révolution populaire et pacifique exige la dissolution, le FFS dénonce cette énième escroquerie institutionnelle qui méprise la volonté populaire et remet en cause ses exigences de dissoudre ses instances impopulaires et illégitimes." "Le FFS affirme que cette démarche de démocratie de façade constitue en réalité un autre déni et une autre provocation contre les aspirations populaires qui revendiquent un changement radical du régime et l'amorce d'une période de transition", a insisté M. Belacel. Joint par téléphone pour nous informer de l'attitude qu'adopteront les députés du RCD à l'égard du plan du gouvernement Djerad, un responsable du parti dirigé par Mohcine Belabbas a refusé d'en parler, au motif que le RCD "a suspendu toutes ses activités au sein du Parlement dont il demande la dissolution".