Le PAD propose l'ouverture d'un processus démocratique authentique, une conférence nationale indépendante du système pour l'alternative démocratique et une transition démocratique autonome et un processus constituant souverain. Karim Aimeur - Alger (Le Soir) - Interdites par l'administration, « les assises nationales pour l'Alternative démocratique et la souveraineté populaire », qui devaient être organisées à la Safex à Alger, se sont tenues au siège du RCD à El-Biar, dont la cour qui a abrité les travaux s'est avérée trop exiguë pour contenir les centaines de participants à la rencontre. Des syndicalistes, des activistes du mouvement populaire venus de différentes wilayas, plusieurs anciens détenus d'opinion, notamment ceux de l'association RAJ, des représentants d'organisations de la société civile et des personnalités publiques, dont le sociologue Nacer Djabi et l'ancien diplomate Abdelaziz Rahabi ,ont participé à cette rencontre présidée par le Parti des travailleurs (PT), après que les deux premières rencontres ont été conduites respectivement par le FFS et le RCD. Cela en plus des dirigeants des partis membres du Pacte de l'alternative démocratique (PAD), organisateur de l'évènement (RCD, FFS, PT, UCP, MDS et PST, en plus de la Laddh, aile Noureddine Benissad). A l'issue des travaux, en fin de journée, les participants ont adopté les deux documents de la rencontre, à savoir la plateforme pour l'aboutissement démocratique de la révolution populaire du 22 février et une motion de soutien aux détenus politiques et d'opinion. Le premier document soumet des revendications et propositions politiques unitaires et fixe les principes fondamentaux du passage à un ordre démocratique réel , tout en établissant les garanties des uns envers les autres. Mais avant d'étaler ces propositions, le PAD a souligné que « malgré la répression, les détentions arbitraires, les tentatives de division, la manipulation et la fermeture politiques, des millions de citoyens ont tracé chaque vendredi, mardi et dimanche, les lignes d'un consensus populaire pour une souveraineté nationale effective, un Etat civil, un Etat de droit démocratique et social, une justice indépendante, une démocratie réelle fondée sur la liberté, l'égalité et la séparation des pouvoirs, une justice sociale concrète, le retrait de l'armée de l'exercice de la politique, l'arrêt immédiat de la dilapidation des richesses nationales et la lutte effective contre la corruption ». « L'organisation autonome et le rassemblement durable des forces de la révolution populaire sont la voie idéale pour mener à la victoire de la citoyenneté. Un processus autonome de concertations multiples et tous azimuts, mené de manière systématique et ordonnée, permettra de dégager des consensus politiques et des espaces organisationnels collégiaux adaptés aux exigences de la révolution », a-t-il expliqué. Et d'affirmer que les assises pour l'Alternative démocratique et la souveraineté populaire s'inscrivent dans cette démarche de rassemblement et d'union des énergies politiques et citoyennes au service de la révolution démocratique et sociale. Soutenant que l'auto-organisation citoyenne et politique est une urgence pour la sauvegarde de la révolution et l'aboutissement des revendications populaires, ces assises ambitionnent de mutualiser pacifiquement un rapport de force populaire organisé, en vue de faire aboutir l'exigence d'une transition démocratique en rupture avec le système autoritaire à travers un processus constituant souverain. Les assises de l'Alternative démocratique plaident pour l'ouverture d'un processus démocratique authentique afin de permettre au peuple algérien de prendre son destin en main. Elles œuvrent à la tenue d'une conférence nationale indépendante du système qui « rassemblera toutes les forces agissantes de la société qui s'engagent à concrétiser les exigences démocratiques exprimées par le peuple depuis le 22 février et qui refusent le coup de force du 12 décembre et le processus de restauration de l'autoritarisme ». « La conférence nationale débattra de la période de transition démocratique et des règles, modalités et échéances consensuelles de la transition et du processus constituant souverain », ont-elles expliqué. Ces forces politiques appellent, en outre, à une transition démocratique autonome et un processus constituant souverain, estimant que la rupture avec le système en place exige l'organisation d'une période de transition démocratique à même de satisfaire les aspirations légitimes du peuple algérien. Cette transition permettra, selon elles, « un assainissement institutionnel, juridique et politique préalable à l'exercice effectif de la souveraineté populaire par le suffrage universel libre et transparent ». « La période de transition sera vouée à la mise en place consensuelle d'un processus constituant souverain destiné à déconstruire les fondements de l'autoritarisme politique et à refonder l'Etat pour consacrer une nouvelle république démocratique et sociale », ont-elles défendu, ajoutant que l'ouverture de la période de transition démocratique passe par la dissolution de toutes les institutions illégitimes. Dans le deuxième document adopté, la motion de soutien aux détenus d'opinion et politiques, les participants ont appelé à la libération sans conditions des détenus. K. A.