En pleine alerte mondiale déclarée par l'OMS sur l'épidémie du coronavirus, nous apprenons de source hospitalière l'existence d'un cas confirmé de grippe H1N1 et un deuxième fortement suspect à Oran. Le premier cas, une infirmière exerçant au niveau du CHU d'Oran, a été confirmé il y a 48 heures par l'institut Pasteur. Le second concerne un adolescent, et les responsables du CHU sont dans l'attente des résultats des analyses devant être transmis par l'institut Pasteur. Pour les médecins que nous avons contactés, il y a une forte suspicion que cet adolescent soit aussi porteur du virus H1N1. C'est suite à l'évolution du tableau clinique de ces deux patients et la dégradation de leur état de santé que sont nées des suspicions autour de la grippe H1N1, puisqu'ils ont été transférés au service de réanimation pour "détresse cardiorespiratoire avec un pronostic vital inquiétant", nous a-t-on déclaré. La femme a été transférée en réanimation samedi dernier alors que le jeune garçon y a été admis ce lundi après être passé par le service d'hématologie et celui des maladies infectieuses. Les deux malades ont été placés sous respirateur et intubés, nous a-t-on indiqué. Cette "errance" hospitalière interpelle aujourd'hui, révélant les défaillances de la prise en charge des malades alors que nous sommes justement dans une situation d'alerte épidémique mondiale. Certes, il s'agit ici de cas de H1N1 mais le virus est tout aussi mortel et, à l'évidence, le dispositif de veille et de prévention ne fonctionne pas à Oran. D'ailleurs, nos interlocuteurs au CHUO dénoncent le manque de moyens pour faire face à ce genre de situation : "Nous ne disposons ni de scanner ni de téléthorax. Vous imaginez que dans ce cas de H1N1 ou, pire, de coronavirus, on va s'amuser à trimbaler les malades à l'extérieur pour des examens". Plus grave, jusqu'ici il semble qu'aucune mesure n'ai été prise pour fournir du Tamiflu (médicament antiviral) aux proches des malades pour cause d'indisponibilité. Interrogée sur le cas confirmé de H1N1, la cellule de communication du CHUO s'est contentée de répondre qu'il s'agit "de cas de grippe ordinaire, d'autant que nous sommes dans une période où les cas de grippes sévères sont recensés. Mais la situation est normale", ne réagissant pas au fait que l'état de santé des deux patients est jugé très inquiétant.