Alors que la grippe porcine continue à faire rage dans le monde, l'Algérie vient d'enregistrer trois nouveaux cas de grippe porcine confirmés par l'Institut Pasteur d'Algérie, portant le nombre total à 46. Le ministère de la Santé et de la Réforme hospitalière, qui a diffusé un communiqué sur les nouveaux cas, affirme, encore une fois, qu'aucune forme sévère de la maladie n'a été observée et qu'aucun décès n'a été enregistré. Les nouveaux cas confirmés concernent deux jeunes enfants récemment revenus d'Espagne et habitant Tindouf ainsi qu'un adulte résidant en Algérie, à Oran. Actuellement, les personnes malades sont prises en charge par les hôpitaux de référence d'Oran et de Tindouf et répondent favorablement au traitement, précise le département de la Santé, qui rappelle que, sauf cas de force majeure, il est recommandé d'éviter de voyager dans des pays à forte endémicité. L'Algérie, à l'instar d'autres pays, a décidé de renforcer ses mesures de prévention contre une probable pandémie de grippe porcine à l'automne prochain. Pour ce faire, le ministère de l'Education a annoncé la mise en place d'un «plan d'actions opérationnelles» en cas de fermeture des établissements scolaires pour cause de pandémie de grippe A(H1N1). Ce plan se décline en deux phases : une première préventive et de sensibilisation au profit des élèves, et la seconde consistant en des mesures opérationnelles en cas de pandémie de la grippe A (H1N1), et ce, en collaboration avec les autorités sanitaires. Selon le dernier bilan de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), le virus H1N1 a causé le décès de 2 837 personnes et contaminé plus de 250 000 malades dans 177 pays. Par ailleurs, le laboratoire Suisse Roche, producteur du Tamiflu a annoncé que cet antiviral recommandé par l'OMS pour soigner le virus de la grippe pandémique A(H1N1), peut servir en prévention notamment pour les groupes les plus exposés. «Le Tamiflu est un antiviral, pas un vaccin, mais il peut être utilisé à la fois en prévention et en traitement de la grippe», a expliqué le responsable de la «taskforce» mise en place contre la pandémie par Roche, David Reddy. Selon lui, l'utilisation du Tamiflu, préventif pouvait être recommandée notamment pour les «groupes les plus exposés» comme le personnel médical en attendant les vaccins. La question de l'utilisation du Tamiflu en préventif pour certains groupes de population est actuellement au cœur des discussions de nombreux gouvernements, a indiqué l'ancien directeur de Roche France, Pierre Bonnet. «Leur choix, sera dicté par la gravité et l'étendue de l'épidémie en fonction du timing de l'arrivée des vaccins», a-t-il ajouté. Le directeur de la division pharmacie du groupe helvétique, William Burns, avait estimé pour sa part que l'utilisation de l'antiviral en prophylaxie pouvait notamment être souhaitable dans certains cas particuliers comme pour les mères d'enfants malades ou encore dans les maisons de retraite où un cas de grippe H1N1 est avéré. Il a ajouté que la capacité de production de l'antiviral «était largement supérieure» à la demande actuelle. A. B.