Après le premier cas positif de grippe H1N1, de type A, confirmé à Oran et ayant entraîné la mort d'une femme enceinte, dont le bébé césarisé succombera 24 heures plus tard, (voir notre édition du 1er février), un second cas de grippe H1N1 vient d'être confirmé par l'Institut Pasteur d'Alger comme annoncé, hier, au CHU d'Oran. Il s'agit, là encore, d'une femme âgée de 44 ans, mère de 4 enfants, admise au service de réanimation du CHUO, le 20 janvier dernier. À l'heure actuelle, si l'état de cette patiente présente une légère amélioration, elle reste toujours en réanimation, alors que l'équipe médicale s'efforce d'effectuer des examens complémentaires face à la complexité de son cas et pour mieux cerner ses antécédents médicaux. Déjà la première malade admise dans ce même service de réanimation du CHUO avait dû être transférée à l'EHU qui dispose de moyens bien plus conséquents, nous avait-on expliqué. Face à l'inquiétude grandissante, les responsables du CHUO ont dépêché, hier matin, les deux professeurs Najet Moufok du service infectieux et Zoubir Fouatih du service épidémiologique pour un point de presse "sur la situation de la grippe saisonnière et H1N1". Le professeur Moufok s'efforcera d'être rassurante et pédagogique en expliquant qu'à l'heure actuelle, on se trouve face à des cas de grippe saisonnière, mais qui, chez certains patients développant des pathologies chroniques, peuvent s'avérer sévères. Elle citera ainsi le premier cas de H1N1 positif, celui de la femme décédée à l'EHU et qui était "à un stade avancé de grossesse pouvant présenter des complications". L'intervenante expliquera, longuement, que, chaque année, un nouveau vaccin est utilisé en fonction de la mutation du virus de la grippe. "Cette année, la vaccination qui a débuté en octobre 2014, concerne les 3 virus qui circulent : le virus B, H3N2 et H1N1, c'est lorsque l'on a un terrain particulier comme les diabétiques, les cardiaques que cela peut devenir grave. Les petites mutations du virus ne provoquent pas de gravité et ce n'est pas propre à l'Algérie, seules les grandes mutations qui arrivent tous les 15 - 20 ans sont risquées pour la population". Et de rappeler l'épidémie de grippe aviaire de 2009. Néanmoins, les intervenants expliqueront que le virus H1N1 renferme les souches de grippes porcines et aviaires, d'où l'inquiétude et la crainte nées après le décès de la jeune femme. Un médecin qui s'était alarmé des deux cas de H1N1 positifs à Oran, nous a expliqué la démarche et la logique des pouvoirs publics, à savoir "le virus H1N1 qui est bien une grippe porcine, mais circulant depuis 2009 et donc également en Algérie, est considéré ici comme étant désormais une grippe saisonnière". Un débat de spécialiste qu'on ne peut trancher ici, mais qui aurait dû avoir, par mesure de précaution, une meilleure communication pour asseoir en premier lieu une meilleure éducation sanitaire.