Au moins 31 civils ont été tués samedi dans des raids aériens de la coalition arabe dirigée par l'Arabie saoudite au Yémen, ont rapporté hier plusieurs sources. La chaîne de télévision al-Massirah, proche des Houthis, a fait état de multiples frappes de la coalition militaire contre Al-Hayjah, une région sous contrôle rebelle à Jawf, où des habitants étaient "rassemblés autour des débris de l'avion abattu". Les rebelles ont fait état de nombreux morts, dont des femmes et des enfants. "Selon des informations préliminaires, 31 civils ont été tués et 12 blessés dans des raids aériens à Al-Hayjah", a affirmé dans un communiqué le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha). Lise Grande, coordinatrice humanitaire de l'ONU au Yémen, a dénoncé des "frappes terribles". "Selon les termes des conventions humanitaires internationales, les parties ayant recours à la force ont l'obligation de protéger les civils. Cinq ans après le début de ce conflit, les protagonistes ne respectent toujours pas cela, c'est choquant." Ce n'est pas la première fois que l'Arabie saoudite tue des civils, continuant de nier sa responsabilité dans ces massacres à répétition. Depuis le début de sa guerre d'agression au Yémen en mars 2013, sous couvert de rétablissement de la légitimité institutionnelle des autorités de transition d'Abd-Rabbo Mansour Hadi, le nombre de victimes civiles dans ce conflit au Yémen a fortement augmenté. Selon diverses organisations humanitaires, la guerre au Yémen a fait des dizaines de milliers de morts, essentiellement des civils. 24,1 millions, soit plus des deux tiers de la population, ont besoin d'assistance, d'après l'ONU. Les protagonistes au Yémen ont été accusés d'avoir commis des bavures ayant coûté la vie à des civils et contraint des millions de personnes à fuire leur domicile.