Les rebelles chiites au Yémen ont affirmé hier que 9 personnes, dont des enfants, avaient été tuées dans un raid aérien de la coalition militaire arabe contre une maison au nord-est de la capitale, Sanaa, sous leur contrôle. Le raid de la coalition, intervenant au Yémen sous commandement saoudien, a touché une maison à Maran, un village de la région d'Arhab, dans la province de Sanaa, «tuant 9 personnes, en majorité des femmes et des enfants, et en blessant d'autres», ont ajouté les rebelles houthis. Ils ont accusé l'aviation de la coalition de «viser délibérément des maisons» et appelé à une intervention internationale pour «mettre fin aux massacres systématiques et à l'agression» au Yémen. Il n'a pas été possible de vérifier de source indépendante le bilan du raid, le dernier d'une série d'attaques similaires attribuées à la coalition et dirigées contre des cibles civiles, selon les rebelles. Mercredi, ces derniers ont fait état de la mort de 16 personnes, dont des femmes et des enfants, dans un raid aérien de la coalition contre une maison à Al Sahn, un village de la province de Saada, le fief des Houthis, situé au nord de Saada. «Bavures» régulières La coalition arabe est régulièrement accusée de commettre des «bavures» contre des civils. Début août, l'Organisation des Nations unies (ONU) a accusé toutes les parties au conflit de commettre des «violations du droit humanitaire». En juin, la coalition arabe a été inscrite par l'ONU sur une liste noire des gouvernements et entités ne respectant pas les droits des enfants à la suite d'un rapport concluant qu'elle était responsable de la mort de 60% des 785 enfants tués au Yémen l'an dernier. En conséquence, Riyad a forcé le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, à revenir sur cette décision en menaçant, selon des diplomates, de réduire ses financements aux agences onusiennes. La coalition a admis le 4 août être responsable de «manquements» au droit humanitaire dans deux bombardements en 2015 : l'un contre un complexe résidentiel dans la ville portuaire de Mokha (65 morts selon Human Rights Watch) et l'autre contre un hôpital géré par MSF dans le Nord. La coalition accusait des Houthis de s'y cacher. Après l'échec à Koweït de pourparlers de paix interyéménites parrainés par l'ONU, la coalition arabe a repris le 9 août ses raids sur Sanaa alors que les rebelles ont intensifié leurs attaques contre les régions frontalières du royaume saoudien voisin, visé de nouveau, selon eux hier, par un missile balistique. Lancée le 25 mars 2015, l'opération de raids aériens de la coalition arabe menée par l'Arabie Saoudite contre les rebelles houthis n'a pas atteint jusque-là son objectif. A savoir, chasser les Houthis — une minorité zaïdite d'obédience chiite — de Sanaa, qu'ils occupent militairement depuis septembre 2014 et rétablir le pouvoir du président Abd Rabbo Mansour Hadi, réfugié à Riyad.