Les habitants de la localité rurale d'El-Hmiyate (commune de Harchoune, au sud-est du chef-lieu de la wilaya de Chlef) continuent toujours de vivre péniblement le spectre de la soif. Selon des témoignages recueillis auprès de plusieurs d'entre eux, alors qu'ils protestaient devant le siège de la daïra d'El-Karimia à laquelle est rattachée administrativement leur commune, un mouvement qu'ils observent régulièrement depuis plusieurs semaines afin d'être entendus, l'eau n'a jamais coulé des robinets de leurs foyers respectifs. "Nos robinets demeurent continuellement à sec malgré les incessants appels que nous adressons, depuis des années, aux responsables de la commune, de la daïra ou encore de la wilaya afin qu'ils prennent sérieusement en considération ce que nous endurons depuis des décennies. Malheureusement, jamais nos préoccupations qui restent nombreuses n'ont fait l'objet, à ce jour, d'une quelconque attention de la part de ces responsables, pourtant régulièrement interpellés par nos soins. Bien que nous soyons fréquemment confrontés au quotidien à de multiples autres difficultés qui deviennent insupportables au fur et à mesure que les jours passent, comme par exemple l'état lamentable des routes, l'absence d'éclairage public et d'assainissement, le chômage et le défaut d'infrastructures de loisirs, de jeunesse et sanitaires entre autres qui se posent avec acuité chez nous, c'est le manque crucial d'eau qui nous tracasse le plus. Toutes nos doléances à ce sujet sont donc restées à ce jour lettre morte ! On nous fait savoir à chaque fois qu'une enveloppe financière va être dégagée pour la réalisation d'un projet relatif à l'alimentation en eau potable, ou encore que notre problème ne tardera pas à être solutionné car il est en train de connaître une étude technique approfondie. Il s'avère en fait que ce ne sont que des promesses mensongères qui ne se sont jamais concrétisées sur le terrain. Mais comment se fait-il alors que l'eau coule à flots, de jour comme de nuit, chez un éleveur de volailles et dans un atelier de fabrication de parpaings qui sont situés à l'intérieur de notre douar et au milieu de nos habitations dont les occupants continuent toujours de subir de plein fouet le calvaire de la soif ?", explique M. Khelifaoui, qui était accompagné de plusieurs de ses voisins rassemblés devant le siège de la daïra d'El-Karimia. Ensemble, ces derniers comptent beaucoup sur l'intervention du wali qu'ils viennent de saisir officiellement afin que leur épineux problème soit enfin définitivement pris en charge, "car nous craignons de vivre, une nouvelle fois, tout comme durant les années précédentes, un énième Ramadhan sans eau".