Sania Mirza, la coqueluche de toute la communauté indienne, a atteint à l'US Open à Flushing Meadows les huitièmes de finale d'un tournoi du grand chelem de tennis pour la première fois de sa jeune carrière, une performance historique pour cette talentueuse joueuse de 18 ans. Grâce à son triomphe, Mirza, inconnue encore du grand public il y a un an, rejoint ainsi son compatriote Ramesh Krishnan, dernier joueur du pays à atteindre le quatrième tour ici même en 1981.Mais ce ne fut pas partie facile pour la star indienne, qui a dû cravacher ferme lors de ses trois précédents tours pour arracher le précieux sésame, malgré un indéniable talent.La Russe Maria Sharapova, tête de série n°1, se dresse désormais sur sa route, un duel qu'elle attend cependant avec impatience. “J'ai déjà envie d'y être. Ce sera l'un des plus grands moments de ma carrière, a précisé l'Indienne, finaliste à Forest Hills la semaine passée. Je joue en ce moment le meilleur tennis de ma vie.” Né à Mumbai (ex-Bombay), Mirza a grandi dans la ville d'Hyderabad au sud-est du pays. Elle a entamé le tennis à l'âge de six ans dans des conditions qu'elle reconnaît difficiles. “Je m'entraînais sur des courts en terre battue où il y avait des trous partout, se souvient-elle. J'ai dû tordre ma cheville une bonne douzaine de fois.” Aujourd'hui, Mirza, une cogneuse du fond du court, qui doit encore apprendre à mieux maîtriser ses frappes pour ne pas faire autant de fautes directes que de points gagnants comme contre la Française Marion Bartoli vendredi, est la joueuse la plus en vue du moment. C'est en tout cas celle qui a enregistré la plus forte progression sur les douze derniers mois, passant de la 326e place mondiale en août 2004 à la 42e à l'orée de l'US Open. Une amélioration fulgurante que la charmante Indienne met sur le compte d'une meilleure préparation physique. “Tout s'est très vite enchaîné”, avoue-t-elle. “Je ne sais pas vraiment l'expliquer sauf que j'ai travaillé dur pour améliorer ma condition”, a ajouté celle qui a remporté son premier tournoi WTA en février dernier à Hyderabad dans sa ville natale. “Gagner un tournoi est déjà fabuleux mais l'avoir fait devant ses amis, sa famille, alors que j'avais été invitée par les organisateurs, était fabuleux”, se rappelle Mirza, entraînée à la fois par son père, Imran, et le Bahaméen John Farrington. L'Indienne peut-elle créer la surprise face à Sharapova et continuer son parcours new-yorkais ? “Laissez-moi d'abord savourer l'instant présent, rétorque-t-elle. Je veux juste prendre du plaisir.”