La pandémie de coronavirus n'a pas encore atteint son pic mondial, a averti, hier, l'Organisation mondiale de la santé (OMS), qui a fait le point sur la situation à son siège à Genève. "L'épidémie de Covid-19 en Europe a donné lieu à un tableau contrasté, certains pays comme l'Italie et l'Espagne ralentissant, et d'autres accélérant, comme la Turquie", a déclaré Margaret Harris, porte-parole de l'OMS, lors d'un point de presse en visioconférence. Selon les chiffres officiellement déclarés par les Etats et compilés par l'OMS, plus de 90% des cas de personnes touchées et décédées sont localisés en Europe et aux Etats-Unis, où la pandémie progresse à grande vitesse. Jusqu'à présent, le nombre des personnes décédées du Covid-19 s'approche des 123 000 sur près de deux millions de contaminations, dont près de 25 000 morts sont enregistrés aux Etats-Unis sur plus de 590 000 cas déclarés positifs. Avec ce bilan, les Etats-Unis sont les plus touchés, devant l'Espagne avec 18 000 morts sur 172 500 contaminations, suivis de l'Italie (20 400 décès sur 160 000 infections) et de la France (15 000 morts sur près de 137 000 cas positifs). Selon l'OMS, il y a des difficultés qui empêchent la publication de chiffres exacts, faute de tests que beaucoup de pays ne peuvent effectuer en raison du manque de moyens et de la fragilité de leur système de santé. Mais il existe aussi des difficultés liées notamment au nombre de cas par pays, et à la taille de la population, comme cela est le cas dans certains pays africains ou en Inde où New Delhi a décidé d'un confinement total et général, après avoir enregistré plus de 10 000 cas de contaminations en un laps de temps très réduit, selon le Premier ministre Narendra Modi. Cette "situation pourrait — dans certains pays — expliquer l'augmentation du nombre de cas" ces derniers jours, explique la porte-parole de l'OMS, précisant que l'explosion du nombre de cas dans chaque pays ou sa réduction dépend de la manière dont est gérée la situation. "Beaucoup de choses étaient entre les mains des gouvernements et de la population", a estimé Margaret Harris. "La mise en quarantaine de communautés entières permet simplement de gagner du temps pour les systèmes de santé", a-t-elle par ailleurs ajouté, affirmant que personne ne peut s'avancer sur une date précise concernant la disponibilité d'un vaccin pour lutter contre le Covid-19. L'OMS n'arrive pas non plus à expliquer la rechute des personnes déclarées guéries en Chine, premier foyer de la pandémie dans le monde et où plus de 90% des cas enregistrés récemment "sont des cas importés". "En ce qui concerne la guérison puis la réinfection par le virus, nous n'avons pas de réponse. Il y a une inconnue", avait déjà affirmé Mike Ryan, directeur du programme de gestion des situations d'urgence sanitaire de l'OMS, lors d'une conférence de presse virtuelle lundi dernier à Genève. L. Menacer