Le Premier ministre, Abdelaziz Djerad, a déploré, hier, dans une instruction adressée aux ministres et aux walis, les dysfonctionnements constatés lors de la dernière période de confinement sanitaire instauré et qui avaient affecté l'activité économique. "À l'issue de la première période de confinement instaurée par les pouvoirs publics, l'observation de la situation économique laisse apparaître certains dysfonctionnements, affectant l'outil national de production et de réalisation, parfois aggravés par une interprétation restrictive des mesures prises par les pouvoirs publics, pour la prévention et la lutte contre le coronavirus", a relevé, d'emblée M. Djerad. Rappelant que la mesure de fermeture ne concernait que les commerces et certaines activités qui pouvaient provoquer un effet de foule et qui pouvaient concourir à la transmission du virus, le Premier ministre a remis les pendules à l'heure en affirmant que "le reste des activités n'a, à aucun moment, été concerné par cette mesure". Constatant également un usage abusif de la mise en congé d'au moins 50% des personnels dans la sphère économique, M. Djerad a rappelé que cette mesure "ne visait nullement la fermeture des activités qui y sont liées, mais visait essentiellement la préservation de la santé de nos employés qui doivent observer les règles de distanciation nécessaires". Par ailleurs, le Premier ministre a rappelé à l'ordre les ministres et les walis pour lever toutes les contraintes inhérentes au système des autorisations pour maintenir l'activité économique et faciliter le déplacement pour les catégories professionnelles qui assurent la continuité du service public. En ce sens, M. Djerad regrette "qu'en dépit des textes réglementaires qui ont été pris, et des instructions communiquées, des dysfonctionnements persistent qu'il y a lieu de lever, pour maintenir une activité économique minimale assurant la survie des entreprises et permettant la continuité de toute la chaîne logistique et commerciale qui y est liée". Le Premier ministre a instruit les membres du gouvernement pour s'assurer du maintien de l'activité économique publique et privée, d'une part, et de la mise en place d'une cellule de veille au niveau de chaque département concerné pour transmettre un rapport quotidien à la cellule nationale de crise relevant du cabinet du Premier ministère, d'autre part. S'adressant aux walis, M. Djerad estime qu'ils sont, eux aussi, tenus de mettre en place un module consacré à la continuité économique, dont la facilitation en matière d'autorisations de circulation et de transport des personnels. Dans son instruction, il citera le cas des agriculteurs, dont l'activité, dit-il, "doit être maintenue et encouragée (…) les walis sont tenus responsables de par les dispositions qu'ils doivent prendre en matière de délivrance diligente des autorisations de circulation y afférentes et des précisions doivent être apportées concernant les mesures dont l'interprétation erronée a créé des dysfonctionnements qu'il y a lieu de lever". En outre, le Premier ministre a instruit les walis pour veiller à ce que l'activité au niveau des ports maritimes et des ports secs soit assurée durant les horaires habituels de travail. "Les autorisations de circulation doivent être délivrées aux travailleurs exerçant au niveau de ces infrastructures et à tous les intervenants, au-delà des horaires fixés pour le confinement partiel", insiste-t-il. En revanche, explique M. Djerad, les walis sont instruits pour délivrer les autorisations de déplacement interwilayas, en précisant l'itinéraire. "Les autorisations de circulation pour des raisons professionnelles doivent être demandées dans les circonscriptions administratives ou les daïras du siège social de l'entité économique ou administrative concernée", notifie-t-il, précisant que les activités de transport et de livraison de tous types de marchandises ou de matériaux demeurent non soumises au régime de l'autorisation. Du reste, et concernant le déplacement des citoyens par leurs propres moyens de transport, M. Djerad maintient les mêmes mesures, y compris les déplacements interwilayas en dehors des heures du confinement. Sauf pour la wilaya de Blida où les entrées et les sorties sont interdites pour les citoyens. Enfin, souligne M. Djerad, les commerces de vente d'ordinateurs et d'équipements électroniques, d'appareils de téléphonie mobile et de chargement de crédit et la livraison des produits commandés à distance demeurent autorisés en dehors des heures de confinement.