L'Entente de Sétif, à l'instar de tous les clubs, frappée de plein fouet par la pandémie de Covid-19, vit dans l'incertitude et l'indécision. Cette situation commence à inquiéter les joueurs qui n'ont pas encore perçu le moindre salaire depuis de longs mois. On évoque sept mois pour certains, et une année pour les anciens comme Bouguelmouna, Redouani, Karaoui et Ferhani, du reste annoncés partants à la fin de la saison. Si ces joueurs peuvent en cas de non-paiement de salaire saisir la CNRL de la FAF, ce n'est pas le cas pour le Malien Malik Touré qui, selon nos sources, n'a pas touché son salaire depuis huit mois. Cet attaquant peut saisir la FIFA comme il l'a fait avec le MOB, son ancien club, ayant d'ailleurs obtenu gain de cause. Les Sétifiens gardent toujours en mémoire les cas litigieux avec les joueurs étrangers comme Iviany (Nigeria) qui n'a pas joué le moindre match en seniors, mais a gagné son procès à la FIFA. L'Entente lui a versé 700 millions de centimes pour zéro minute jouée. Il y a aussi le cas de Frank Madou qui n'a joué que deux matchs – il a lui aussi obtenu gain de cause pour le mirobolant montant de 4 milliards de centimes. Enfin, le cas du Malgache Ibrahima Amada, qui a fait plier la direction, en obtenant une indemnité de 3 milliards de centimes. Au total, 7,7 milliards de centimes ont été dépensés inutilement par la direction de l'Entente qui ne semble pas retenir la leçon. En effet, Malik Touré pourrait saisir la FIFA et obtenir gain de cause. Ce joueur a été engagé cette saison en venant du MOB pour un salaire mensuel net de 120 millions de centimes, l'ESS lui doit donc près 960 millions de centimes. Même le coach tunisien Nabil El-Kouki, dont le contrat expire en juin prochain, attend 3 ou 4 mensualités. Il a été engagé par Fahd Helfaya, directeur général sportif de l'Entente de Sétif, pour un salaire mensuel de 10 000 euros. Il faut ajouter les deux adjoints préparateurs physiques tunisiens, engagés en décembre 2019. C'est dire que la situation financière du club se complique de plus en plus. Le président du conseil d'administration de la SSPA/Black Eagles s'est confié hier à Liberté : "Je ne vous cache pas que les choses sont difficiles financièrement. Nous sommes asphyxiés, nous ne pouvons pas faire face à toutes les dépenses. Les autorités locales nous ont promis une subvention, mais avec la pandémie de Covid-19 tout est à l'arrêt", dira Azzedine Arab, qui enchaîne sur les salaires des joueurs : "Nous avons discuté avec eux pour trouver la meilleure solution aux salaires, tous les joueurs du monde ont baissé les salaires, il n'y a pas de raison pour que les nôtres ne le fassent pas, ils sont très compréhensifs. En tous cas, notre stratégie de gestion est basée justement sur la revue à la baisse de la masse salariale mensuelle qui est passée de 5,5 à 3,5 milliards de centimes", révèle Azzedine Arab. On croit savoir que les autorités locales, wilaya, mairie et DJS, réservent une enveloppe financière de 6,5 milliards de centimes, qui risque de s'avérer insuffisante pour faire face aux réclamations des joueurs.