Le gouvernement a institué dans le projet de loi de finances complémentaire 2020 (PLFC 2020), dans son article 147, des taxes très élevées appliquées à l'acquisition de véhicules neufs. Cette nouvelle imposition concerne "les voitures neuves importées ou acquises localement". Les taxes seront prélevées selon une échelle correspondant à la cylindrée et au type de carburant du véhicule. Elles vont jusqu'à deux millions de dinars pour une voiture puissante (2 500 cm3). Ainsi, le tarif de la taxe est fixé à 250 000 DA pour les véhicules à motorisation essence dont la cylindrée est supérieure à 800 cm3 et inférieure ou égale à 1 500 cm3. Il l'est à 450 000 DA (contre 120 000 DA dans les dispositions de 2015) pour les voitures dont la cylindrée est supérieure à 1 500 cm3 et inférieure ou égale à 2 000 cm3. La taxe atteint 1 000 000 DA pour les véhicules dont la cylindrée est supérieure à 2 000 cm3 et inférieure ou égale à 2 500 cm3. Elle s'envole à 1,5 million de dinars (contre 250 000 DA en 2015) pour les voitures dont la cylindrée est supérieure à 2 500 cm3. La taxe est encore plus élevée pour les voitures roulant au diesel. Elle s'établit à 200 000 DA pour les cylindrées inférieures ou égales à 1 500 cm3, à 800 000 DA pour les véhicules dont la cylindrée est supérieure à 1 500 cm3 et inférieure ou égale à 2 000 cm3, et à 1 500 000 DA pour les grosses cylindrées (supérieure à 2 000 cm3 et inférieure ou égale à 2 500 cm3). La taxe culmine à 2 000 000 DA pour les véhicules dont la cylindrée est supérieure à 2 500 cm3. Le projet de loi de finances complémentaire 2020 n'a cependant pas prévu de taxes pour les véhicules utilitaires essence et diesel. Dans l'exposé des motifs, les rédacteurs du texte expliquent que ces augmentations ont pour objet de "renforcer les ressources de financement destinées au soutien des tarifs des transports publics (métro, tramway, bus…) par l'intermédiaire du Fonds spécial pour le développement des transports publics". Ils rappellent que "le produit de cette taxe est affecté à hauteur de 85% au Fonds spécial pour le développement des transports publics". Il est par ailleurs précisé dans le texte du PLFC que "les véhicules de tourisme produits localement, bénéficient de l'exonération de la taxe en question, et ce, en vertu des dispositions de l'article 147 sexiès objet de cette mesure". Les voitures devraient coûter extrêmement cher suite à l'introduction de ces taxes, lesquelles viennent s'ajouter à la décision d'augmenter les prix des carburants à la pompe. Ainsi, détenir désormais une voiture va coûter les yeux de la tête aux petites et moyennes bourses, de plus en plus malmenées par les mesures "anti-crise" du gouvernement. Youcef Salami