À moins d'une semaine de l'ouverture d'une nouvelle édition du Salon du livre et du multimédia amazighs à Bouira, une conférence de presse a été animée, dimanche dernier à la salle APW, par le docteur Amine Zaoui, directeur de la Bibliothèque nationale, et Assad El Hachimi, représentant du Haut Commissariat à l'amazighité, dans le but de donner un avant-goût de cette importante manifestation qui débutera le 11 septembre et durera trois jours. L'événement, unique dans le Maghreb tout entier, permet de vulgariser la production livresque d'expression amazighe et de mettre à jour les connaissance bibliographiques du lecteur en lui faisant découvrir les nouvelles productions éditées chaque année, a expliqué le docteur Zaoui qui introduisait le thème et les objectifs assignés à l'exposition de cet automne, considérant celle-ci comme un outil de la réconciliation de l'Algérien avec sa langue et sa culture que l'Etat algérien doit soutenir et promouvoir par tous les moyens. A propos de la contribution de la Bibliothèque nationale (BN) à cette initiative, l'intervenant dira qu'elle est très précieuse eu égard à l'écho produit par les conférences et les campagnes de sensibilisation auxquelles elle a eu à participer et qui ont porté sur l'importance du livre et de la lecture dans la vie quotidienne. “C'est un acte personnel et intime, une tradition qui obéit à une raison philosophique et sociologique très profonde”, a répondu le docteur, contraint par un confrère à paraphraser le concept de la lecture. Parlant au nom de l'institution organisatrice du Salon, Assad El Hachimi, qui donnait un long aperçu sur le programme de la manifestation qui se tiendra les 11, 12 et 13 septembre dans plusieurs endroits de la ville de Bouira, notamment au centre Issiakhem et la salle omnisports, se félicite de l'intérêt et du concours de plusieurs parties à l'initiative de son département. La rencontre avec la corporation journalistique locale a été saisie par le porte-parole du Haut Commissariat à l'amazighité pour développer les motivations et l'essence d'une telle action, tout en déplorant, au passage, les blocages auxquels fait face la production et l'édition du livre et du multimédia amazighs et que seul l'Etat est à même de lever pour stimuler ces deux activités où s'approvisionne le Salon dont les initiateurs comptent désormais élargir en lui donnant une envergure maghrébine. “Ces blocages sont définis. Ils se résument en le fait que les éditeurs se désintéressent du produit amazigh pour des raisons pécuniaires dictées par l'aspect naissant de l'activité”, a expliqué M. Assad qui a estimé qu'il est grand temps que la production artistique en général soit estimée à sa juste valeur. Revenant sur la valeur morale du livre, le docteur Amine Zaoui a précisé que la lecture est un acte qui consacre et témoigne de la diversité des opinions qui assure à son tour la cœxistence de rivalités idéologiques au sein d'une même société. L'une des innovations du Salon de cet automne est le marché du livre et du multimédia amazighs qui accompagnera l'événement et permettra, selon les conférenciers, de valoriser le produit à travers la vente-dédicace d'ouvrages édités en Algérie en langue berbère et ce, en présence de leurs auteurs. Slimane ALLOUCHE