La communauté internationale, représentée par 195 pays, a procédé, le 12 sécembre 2015 à Paris, à la signature de l'accord de la COP21, juridiquement contraignant pour lutter contre le réchauffement climatique. Cette convention oblige toutes les parties à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre dans la perspective de contenir la température moyenne du globe terrestre sous le seuil des 2°C à l'horizon 2100. Afin de relever cet enjeu planétaire, le monde doit s'engager dans l'une des transformations les plus importantes de son histoire et ce par une transition énergétique qui consiste en une modification du système énergétique actuel reposant sur l'utilisation d'énergies fossiles, épuisables et sources de gaz à effet de serre, vers un autre modèle, qui recourt beaucoup plus aux ressources renouvelables. Le nouveau modèle doit être basé sur les énergies propres telles que les énergies renouvelables, allant du solaire à l'éolien en passant par la géothermie et l'hydraulique. Cependant, cet enjeu environnemental et écologique fait face à plusieurs challenges et défis qui ne pourraient être surmontés qu'après le déploiement d'une autre forme d'énergie, appelée l'énergie du futur, qui est l'hydrogène, jugée par bon nombre d'experts comme étant la clé d'une transition énergétique à faible ou zéro carbone et plébiscitée par la majorité des défenseurs de l'environnement. Mais comment l'hydrogène pourrait-il accélérer la transition énergétique ? Et quel est le rôle que pourrait jouer ce gaz dans le déploiement à grande échelle des énergies propres ? Pour répondre à ces questions, nous devons, dans une première phase, dresser un diagnostic approfondi des obstacles qui entravent le déploiement des énergies renouvelables à grande échelle et voir, par la suite, comment l'hydrogène pourrait apporter des solutions fiables à cette action. La première barrière à surmonter est le caractère intermittent des énergies renouvelable, car le recours massif à ces énergies engendre un déséquilibre entre l'offre et la demande causé par une grande fluctuation de la production énergétique. Les études montrent que le recours à l'hydrogène comme moyen de stockage par conversion de la production excédentaire de ces énergies en hydrogène, en utilisant le procédé d'électrolyse, et sa réutilisation ultérieure, peut optimiser l'utilisation de ces énergies renouvelables et être une solution fiable à ce phénomène de variation du niveau de la production d'électricité. Aussi, l'autre cap à franchir est lié à l'inégalité en matière de potentialités des énergies renouvelables entre les pays. L'hydrogène peut connecter les régions disposant de sources abondantes des énergies renouvelables à celles où les sources sont inexistantes ; il permet ainsi d'équilibrer l'offre et la demande sur le plan géographique international sachant qu'il peut être transporté sous forme liquide ou gazeuse, par pipeline ou camion, vu que le transport de l'énergie sur réseau électrique sur de longues distances présente d'énormes lacunes. Concernant la sécurité de l'approvisionnement international en énergie, le système énergétique mondial nécessite des réserves de sécurité pour absorber les chocs énergétiques qui sont provoqués par différentes causes telles que les conflits géopolitiques, les catastrophes naturelles ou autres. Dans ce contexte, l'énergie issue de sources renouvelables peut être stockée sous forme d'hydrogène comme réserve stratégique. L'hydrogène peut ainsi jouer un rôle futur dans la sécurisation mondiale de l'approvisionnement en énergie. Donc, l'hydrogène s'avère un élément clé dans l'équation énergétique mondiale dans les décennies à venir et l'amélioration de la performance des technologies liées à cette énergie est une réalité, notamment dans des pays réputés être les précurseurs dans ce domaine, comme l'Allemagne, le Japon, la Corée du Sud, la Chine et les Etats-Unis, étant donné que l'Algérie s'est assignée l'objectif stratégique de 27% la part des énergies renouvelables dans le mix énergétique national à l'horizon 2030. Il est de ce fait impératif pour notre pays de se lancer dès maintenant dans la recherche et le développement des technologies de l'hydrogène en vue de conforter sa transition vers les énergies renouvelables. Mais, malheureusement, notre politique énergétique ne prévoit aucune action destinée à promouvoir cette énergie en Algérie ; aucun investissement n'est envisagé dans le court terme malgré les opportunités économiques prometteuses du marché de l'hydrogène dans le futur.