Le nouveau cahier des charges relatif à l'industrie automobile en Algérie sera rendu public d'ici le mois de juillet prochain. Il en sera de même pour celui relatif à l'activité des concessionnaires automobiles algériens. Le ministre de l'Industrie et des Mines, Ferhat Aït Ali Braham, a indiqué, lors d'une rencontre avec la presse, tenue au sein de son département, ce mardi, que le cahier des charges relatif à l'industrie automobile sera prêt le mois de juillet prochain. Selon lui, le cahier des charges relatif à l'industrie automobile, qui répond à un canevas mondialement utilisé pour créer une industrie intégrante, a été élaboré pour connaître ceux qui envisagent réellement des investissements sérieux. Le ministre a expliqué que le cahier des charges exigera de l'investisseur un taux d'intégration initial de 30% avec obligation de fabriquer localement la carrosserie. Pour le ministre, l'objectif des pouvoirs publics n'est pas de satisfaire uniquement le citoyen (le véhicule), mais aussi d'asseoir une vraie industrie automobile. Interrogé sur l'avenir des actuels assembleurs, le ministre a indiqué que rien ne les empêche de se lancer dans la fabrication s'ils répondent aux exigeantes du cahier des charges. Concernant l'activité des concessionnaires, le ministre a indiqué que dans le cahier des charges il y aura des clauses qui feront du concessionnaire un concessionnaire au sens universel du terme. Le cahier des charges exigera d'eux d'avoir des moyens matériels (showroom) et humains avec un personnel qualifié (SAV) en plus de toutes les garanties nécessaires. Par ailleurs, rien ne sera importé si un client local ne s'est pas présenté pour le commander. Ce qui veut dire que le jour où vous allez commander un véhicule, il ne sera pas encore disponible en Algérie. Pour Ferhat Aït Ali, ce cahier des charges se chargera également de pousser les concessionnaires à aller vers des marges raisonnables. Pour ce qui est des agréments, le ministre a souligné que la liste sera revue, soulignant qu'il n'est pas retenu de transposer des agréments d'assembleur en agrément de concessionnaires. C'est aussi valable pour les anciennes concessions. La règle 51/49 reste en vigueur Concernant le débat sur la réappropriation de certaines marques par leurs représentants historiques, le ministre a affirmé que le gouvernement ne s'implique pas dans le choix des partenariats entre Algériens et étrangers. "Nous ne pouvons nous opposer à une concession octroyer à un Algérien une marque ni inciter une marque à aller vers X ou Y", a-t-il indiqué, précisant que "cela relève de la liberté de commerce." L'autre disposition du cahier des charges est liée à l'obligation faite aux étrangers d'avoir un partenaire local. En effet, l'étranger ne peut pas être concessionnaire à 100% et c'est la règle 51/49 qui reste en vigueur dans ce cas de figure. Concernant la date de commercialisation de ces véhicules neufs, le ministre la situe d'ici la fin de l'année. En effet, après le dévoilement des cahiers des charges prévu pour ce mois de juillet, l'octroi des agréments se fera vraisemblablement en septembre, après l'étude des dossiers. A partir de là, les concessionnaires pourront entamer leurs opérations d'importation, ce qui situera la date d'introduction de la première voiture importée à la fin de l'année en cours. Outre le secteur de l'automobile, le ministre a abordé la problématique des entreprises publiques qui, selon lui, souffrent d'un problème structurel. Selon le ministre, on ne peut pas imputer intégralement à ces entreprises la mauvaise gestion à cause de plusieurs facteurs à l'instar de la concurrence déloyale qu'elles ont subie. A ce titre, Ferhat Aït Ali Braham a indiqué qu'il a été demandé à ces entreprises de présenter leurs visions sur l'assainissement, la relance mais aussi le redéploiement et, si nécessaire, une restructuration. Le ministre a insisté que la vision demandée à ces entreprises ne doit pas porter uniquement sur l'assainissement financier. Plus globalement, il a expliqué que le constat fait dans le secteur est que, jusqu'à aujourd'hui, favorisait plus l'importation au détriment de la production locale. "Nous sommes toujours des importateurs nets", a-t-il affirmé. Certes, l'objectif est le retour graduel vers la libéralisation du marché national de la dépendance, mais cet objectif ne peut être atteint en quelques mois d'autant que la vision qui a prévalu pour notre économie pendant plus de 20 ans, si ce n'est plus, était fausse, s'appuyant sur une base industrielle à travers des pratiques et des législations qui ne permettent pas la relance une base industrielle algérienne. C'est pour cela, a-t-il ajouté, qu'il a été décidé que tout ce qui a été introduit comme législation et réglementation doit être revu et corrigé par de nouveaux textes favorisant l'économie et la production nationales. Concernant la démarche à suivre, le ministre a indiqué qu'elle n'est pas dogmatique. "Nous sommes pour l'économie de marché. Mais une économie de marché qui fait de l'Algérie un simple marché et les autres nos fournisseurs n'est pas une économie de marché." Selon lui, l'économie de marché se doit d'être à double sens. Et pour cela, il faut que l'Algérie produise avec le maximum d'intégration.