Au moment de nombreux pays africains amorcent l'assouplissement des mesures de confinement contre la pandémie de Covid-19, l'Organisation mondiale de la santé lance une nouvelle alerte sur la propagation rapide du virus dans le continent noir. Le bienfondé de l'alerte de l'OMS repose sur l'accélération des contagions enregistrée ces derniers jours, après avoir franchi le cap de de 210 519 cas dont. En fait, le nombre de cas testés positifs a doublé en moins de 20 jours. Autrement dit, les 54 pays africains ont réalisé en 20 jours seulement un bilan de contagions équivalent à celui accompli en trois mois. La directrice régionale de l'OMS pour l'Afrique, le Dr Matshidiso Moeti, relèvera lors d'un point de presse animé par vidéoconférence depuis Genève qu'"il a fallu 98 jours pour atteindre la barre des 100 000 cas et 18 jours seulement pour franchir celle des 200 000". Alors que le bilan de l'ensemble des pays africains ne représente que 3% du décompte mondial de la pandémie qui a atteint près de 7,5 millions de personnes et a tué près d'un demi millions de patients depuis son apparition. Le Dr Moeti ne manquera pas d'ailleurs d'avertir que l'OMS craint une hausse du nombre de cas de la maladie dans de nombreux pays qui nécessitent de très fortes mesures de santé publique, notamment en Afrique du Sud, en Algérie, et au Cameroun, nous espérons sincèrement ne pas voir de systèmes de santé débordés. Pour l'OMS, la pandémie reste concentrée dans et autour des capitales africaines. "Mais nous voyons de plus en plus de cas en province" a encore averti le Dr Moeti. La conférencière poursuivra que "10 pays sur les 54 que compte l'Afrique recensent 80% des cas. Et l'Afrique du Sud à elle seule, comptabilise 25% d'entre eux". Au sujet des 5 635 décès déplorés jusqu'à hier, la représentante de l'Organisation mondiale de la santé soutiendra que plus de 70% des décès sont enregistrés dans seulement cinq pays : Afrique du Sud, Algérie, Nigeria, Egypte et Soudan. Le taux de décès dans le continent noir reste tout de même inférieur à celui d'autres continents. "La relative jeunesse de la population africaine comparée à celles d'autres continents, et l'expérience acquise dans la gestion d'autres épidémies y sont pour beaucoup dans la baisse du nombre de victimes".