Les flux des investissements directs étrangers (IDE) à destination de l'Algérie ont enregistré une légère baisse en 2019, pour s'établir à 1,382 milliard de dollars, contre 1,466 milliard de dollars en 2018, a indiqué la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced) dans un rapport publié, hier. Les flux des IDE sortants ont suivi la même tendance, passant de 880 millions de dollars en 2018 à 83 millions de dollars l'année dernière. À fin 2019, le stock des IDE entrants ont atteint près de 32 milliards de dollars, contre 19,54 milliards de dollars en 2010. Le stock des IDE sortants a progressé de 1,513 milliard de dollars à 2,822 milliards de dollars durant la même période. "L'Algérie a introduit un ensemble d'incitations fiscales pour attirer les investissements étrangers dans le pétrole et l'industrie du gaz", relève le rapport sur l'investissement dans le monde 2020. Selon la Cnuced, les flux mondiaux des investissements directs étrangers sont appelés à se réduire fortement cette année. Ils pourraient reculer de 40% par rapport à l'année dernière. Ils seraient inférieurs à 1 000 milliards de dollars pour la première fois depuis 2005. Ils devraient encore baisser en 2021, de l'ordre de 5 à 10% l'an prochain, avant de se reprendre en 2022. Les flux des IDE vers le continent africain devraient se contracter entre 25% et 40%. Le secrétaire général de la Cnuced indique que ces perspectives sont très incertaines. "Elles dépendent de la durée de la crise sanitaire et de l'efficacité des politiques d'atténuation des effets économiques de la pandémie", a-t-il précisé. La pandémie, a-t-il ajouté, "représente un choc de l'offre, de la demande et des politiques pour les IDE". Les mesures de confinement ralentissent les projets d'investissement existants et la perspective d'une profonde récession conduira les entreprises multinationales à réévaluer de nouveaux projets. Pour rappel, le gouvernement algérien a introduit des changements notables concernant le régime de l'investissement étranger, avec la suppression du droit de préemption applicable aux cessions d'actions détenues par des parties étrangères, mais surtout avec la levée de l'obligation de l'actionnariat national majoritaire pour tout investissement étranger sur le territoire national. La règle qui limitait la participation de l'investisseur étranger à 49% du capital social n'est désormais applicable qu'aux sociétés exerçant les activités d'achat et de revente de produits et les activités de production de biens et de services revêtant un caractère stratégique pour l'économie nationale. La liste des secteurs concernés par cette restriction en matière d'actionnariat minoritaire imposée aux porteurs de projets étrangers est relativement restreinte. Pour l'ensemble des autres secteurs d'activité, les investisseurs étrangers sont libres de structurer leur projet comme ils l'entendent. Mais pour certains économistes, cette question de l'actionnariat majoritaire qui a longtemps cristallisé le débat autour des IDE en Algérie, n'est qu'un aspect parmi de nombreux autres de l'environnement économique à mettre en place pour faire de l'économie algérienne une destination attractive pour les capitaux étrangers.