Résumé : Houari passe une mauvaise nuit. Samira lui a envoyé des photos et des messages signés bébé Radia. Elle tenait à lui donner ce prénom. Ce qui le gênait, c'était le regard de sa sœur. Elle la prendra pour une folle. Ils vont les voir très tôt. Narimène fond d'amour devant sa nièce. Samira panique en ne trouvant pas sa fille près d'elle. Elle réclame Radia. Houari lui explique qu'elles ne peuvent pas dormir ensemble. -Il est hors de question que je me sépare de Radia. Ma fille ne pleure pas, la prie-t-elle en lui caressant la joue. Tu vois, même elle refuse. On rentrera ensemble à la maison. Houari secoue la tête puis en croisant le regard de sa sœur, il hausse les épaules d'impuissance. -On fera comme tu voudras. Narimène, tu as cours. Je t'y emmène pour que tu ne sois pas en retard. -Je peux y aller seule. Reste avec elles. Mais il refuse. Après les avoir embrassées, ils partent. Narimène voit bien que son frère est énervé. -C'est une période où elle est fragile, dit-elle. Ça lui passera, je pense. Mais c'est bizarre qu'elle l'appelle comme l'autre petite. Elle l'aimait à ce point ? -Les femmes enceintes ont les hormones en ébullition, dit-il. Même après la délivrance. C'est pourquoi on ne doit pas la contrarier. On l'appellera Radia, son second prénom, c'est toi qui le choisiras. -Non, c'est à toi de choisir. Mais Houari insiste. Durant le trajet jusqu'au centre de formation, ils parlent prénoms et arrêtent leur choix sur Meriem. Après l'avoir déposée, il retourne à l'hôpital. Il trouve la chambre fermée, le temps que les infirmières lui changent les pansements. Cela prend quelques minutes. Quand il peut enfin entrer, il s'approche du berceau où leur fille dormait. Samira est plus calme. -Radia est belle. Elle lui ressemble. -Oui, c'est normal. J'ai trouvé ton album photos, lui dit-il. Mais pourquoi ? Ce n'est pas bien ce que tu t'affliges. Radia a des parents, une famille qui l'aime. Je sais que tu n'as pas pu concrétiser ton rêve de l'adopter, mais pourquoi as-tu modifié et imprimé ces photos ? -C'est plus fort que moi. Je veux me voir avec elle, et plus tard, j'ajouterai notre Radia. Elles doivent se connaître. Même si la vie nous a séparées, elles restent sœurs et je suis leur mère. Je ne veux que le meilleur pour elles. -Je le sais. Mais il y a des choses qu'on ne peut pas changer. Elle est avec eux. On fait partie de leur vie parce qu'ils le veulent bien, mais s'ils voient que tu en veux trop et en fais trop, ils risquent de prendre leurs distances. Tu la perdras pour toujours. -Non, ça n'arrivera pas, le rassure-t-elle. Je n'en ferai pas trop. Je veux faire partie de sa vie, même sans être sa mère. Même si je ne peux pas la voir autrement. J'ai hâte de la voir et de lui parler de Radia. Je suis sûre que cela lui fera plaisir qu'elles portent le même prénom. Effectivement, c'est le cas. Une fois que Radia est rétablie de son opération, elles peuvent enfin se voir et se parler. Samira lui présente sa fille. -Je te présente Radia-Meriem. Mais moi je l'appelle Radia car je t'adore. Tu sais, tu seras comme sa grande sœur. Quand tu viendras en vacances, tu pourras jouer avec elle. -Mais elle est petite. -Elle grandira, dit Samira. Je lui parlerai souvent de toi au point où elle t'aimera. Tu seras sa grande sœur. Est-ce que je pourrais compter sur toi pour lui apprendre des choses ? La surveiller ? Jouer avec elle. -Oui, j'adorerais. Mais on ne viendra pas tout de suite. Maman m'a dit que cette année, ce n'est pas possible, lui confie l'enfant. On devra attendre. Samira fond en larmes à cette nouvelle. Radia ne peut pas comprendre pourquoi.
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