Le directeur de l'éducation (DE) qui s'est réuni mercredi dernier avec les inspecteurs et les chefs d'établissement de la wilaya de Tizi Ouzou, a proféré des menaces à peine voilées à l'adresse des chefs d'établissement qui ont fait admettre des élèves en classe supérieure avec des moyennes inférieures à 10/20. Le directeur de l'éducation a cité, sans les nommer, un nombre important d'établissements qui auraient enfreint la note ministérielle qui stipule que tout passage d'élève en classe supérieure est conditionné par l'obtention d'une moyenne égale ou supérieure à 10/20. S'adressant aux mis en cause, le directeur de l'éducation de Tizi Ouzou les a instruits de refaire les conseils de classe immédiatement et brandit des sanctions aux récalcitrants : “J'enverrai une commission d'enquête sur place pour prendre connaissance du travail qui a été fait en fin d'année”. De leur côté, les chefs d'établissement restent sereins et pas du tout inquiets quant à l'éventuel envoi de la commission d'enquête. “Nous avons tenu les conseils de classe de fin d'année dans les règles de l'art. La première instruction ministérielle stipule, en effet, que le passage en classe supérieure est limité à 10/20 où elle permet aussi des formes de rachat de l'élève qui a obtenu des notes acceptables dans les matières essentielles (maths, arabe, français) même s'il a moins de 10/20”. Quant à la dernière instruction ministérielle, elle n'est parvenue aux établissements que le 7 juillet, soit plus deux semaines après la tenue des conseils de classe de fin d'année. Les chefs d'établissement que nous avons approchés ne comptent pas refaire les conseils de classe. “Il est moralement impossible de demander à un élève admis et inscrit dans sa nouvelle classe de retourner dans sa classe d'origine et plus grave encore d'exclure un élève à qui on a permis de redoubler”. À Idjem, dans la daïra de Bouzeguène, un directeur d'école primaire, voulant appliquer l'instruction du DE, a demandé à un élève admis en 6e année avec une moyenne inférieure à 10/20 de réintégrer la 4e année (2 années plus bas) à défaut de la 5e année qui n'existe pas dans cette école. Le parent de l'élève a réagi énergiquement exhibant le carnet scolaire de son fils où il est bien précisé “Admis en 6e année”. Par ailleurs, le DE a instruit les chefs d'établissement de refaire les organisations pédagogiques en tenant compte des nouvelles cartes scolaires. Autrement dit, plusieurs professeurs seront privés d'emploi du temps et leurs classes leur seront retirées. Selon le DE, les enseignants en surnombre seront soit mutés d'office soit cessés carrément car les postes vacants sont quasiment rares. D'autre part, les parents dont les enfants ont été exclus ne comptent pas rester les bras croisés. Ils défendent leur “droit” de réinscrire leurs enfants exclus en raison de leur âge (1988 pour les collégiens et 1986 pour les lycéens). La colère gronde dans l'éducation et des enseignants comptent exploiter la visite du président de la République, M. Bouteflika, à Tizi Ouzou pour lui exposer leurs problèmes. C. Nath Oukaci