Les habitants sont privés de tout, alors que les responsables locaux, par leur l'indifférence, accentuent leur désarroi. Le nombre de mouvements de protestation que les habitants du douar d'Ouled Henni (commune d'Ouled Farès, au nord-est du chef-lieu de la wilaya de Chlef) ne cessent d'observer n'a donné, à ce jour, aucune satisfaction. Pour les mêmes habitants, l'indifférence des responsables locaux à leur égard est plus qu'énigmatique, voire davantage inquiétante au fur et à mesure que les jours passent. "Si nous nous révoltons massivement et pacifiquement bien sûr, aujourd'hui, c'est tout simplement parce que rien ne va plus au sein de notre village", crient ensemble de nombreux villageois à Ouled Henni. Ces derniers ne manquent pas, par la même occasion, de tirer à boulets rouges sur les autorités locales de la commune d'Ouled Farès et aussi sur celles de la wilaya pour n'avoir absolument rien fait afin que leur douar puisse connaître, un jour, un essor qui leur permettra d'y vivre décemment. En effet, d'après les témoignages recueillis sur les lieux et le constat de visu que nous avions également fait sur place, la situation est dramatique et les raisons pour lesquelles on se révolte ici sont non seulement fondées, mais également incitatives pour que l'intervention de l'ensemble des responsables élus, administratifs et autres soit immédiatement mise en œuvre maintenant plus que jamais et avant qu'il ne soit trop tard, car après les protestations observées jusqu'à aujourd'hui, les plaignants comptent passer la vitesse supérieure pour avoir gain de cause. "Notre douar est à chaque fois marginalisé, écarté et rayé de la liste des bénéficiaires de projets, notamment en matière de développement local en comparaison avec plusieurs autres localités de la commune", regrettent avec grogne et indignation les habitants du même village. En énumérant les difficultés qu'ils rencontrent au quotidien, ils évoquent avec peine et douleur le problème relatif à l'alimentation en eau potable. "Les pannes, qui sont fréquemment occasionnées au niveau de l'unique réservoir d'eau qui alimente notre douar, ne sont jamais réparées. Quant aux travaux de raccordement qui devaient être réalisés entre ledit réservoir et la conduite principale pourtant, d'une distance qui ne dépasse pas 500 m et dont l'eau provient de la SDEM de Maïnis, ils sont toujours à l'arrêt pour des raisons de défaillance et d'incapacité de l'entreprise choisie. C'est pourquoi nous manquons toujours et cruellement d'eau que nous achetons excessivement cher chez des revendeurs depuis bien longtemps", se plaignent des citoyens à Ouled Henni. Non seulement c'est uniquement l'AEP qui manque dans ce douar mais aussi l'absence presque totale des réseaux d'assainissement et de conduites des eaux usées et pluviales qui sont remplacés par des fosses communes outre la multiplication anarchique des décharges publiques. Cette situation rend la vie quotidienne de plus en plus difficile, voire désagréable au sein du village, compte tenu des odeurs nauséabondes qui empoisonnent l'atmosphère. L'éclairage public et le gaz naturel y font également défaut, ce qui incite les habitants à courir à longueur de journée afin de se procurer, dans la plupart des cas vainement, une bonbonne de gaz pendant presque toutes les saisons de l'année. "Et face à l'absence d'infrastructures culturelles et de loisirs, d'ailleurs tout comme celles de la santé publique, nos jeunes s'adonnent de plus en plus et de façon très inquiétante à des activités néfastes et dangereuses (drogue, boissons alcoolisées et débauche). Que les pouvoirs publics prennent cette fois-ci notre SOS en considération, car il s'agit de l'ultime appel, avant que nous procédions à l'élargissement de notre mouvement de protestation", préviennent les habitants d'Ouled Henni qui comptent sur l'intervention du wali afin d'obtenir leur part en matière de développement local.