Le chef de l'Etat a ordonné au Premier ministre d'étudier de nouvelles mesures adéquates, en concertation avec le Comité scientifique, en vue de briser "la chaîne de transmission du virus et de circonscrire les foyers épidémiques". Craignant le retour à la case zéro après l'explosion, ces derniers jours, des chiffres de contamination par le Covid-19, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune presse le gouvernement à entreprendre, dans les tout prochains jours, des actions pratiques et des solutions de prévention urgentes devant contribuer à juguler l'épidémie qui sévit dans le pays depuis la fin du mois de février. À l'occasion du Conseil des ministres d'avant-hier dimanche, le premier magistrat du pays a, en effet, ordonné au Premier ministre d'étudier de nouvelles mesures adéquates avec la situation sanitaire actuelle, en concertation avec les membres du Comité scientifique de suivi de l'évolution de la pandémie, et ce, en vue de briser "la chaîne de transmission du virus et de circonscrire les foyers épidémiques" signalés à travers plusieurs régions du pays. Le chef de l'Etat a demandé ainsi au gouvernement de durcir les sanctions à l'encontre des citoyens qui s'obstinent à négliger, voire à ignorer, toutes mesures barrières édictées pour se protéger de la maladie virale émergente. L'instruction du chef de l'Etat sous-entend la mise en place d'un dispositif spécial de surveillance et de contrôle de la maladie, mais adapté selon la situation épidémiologique de chaque région, d'autant que le retour au dispositif de confinement partiel ou total est pour le moment déconseillé par les experts. Autrement dit, l'on n'exclut pas des mesures de reconfinement local ciblé et limité dans le temps. En attendant, Abdelmadjid Tebboune a insisté dans son intervention en Conseil des ministres sur "le durcissement des sanctions à l'encontre de tous les contrevenants, individuellement ou collectivement, aux mesures de prévention". En fait, l'équipe gouvernementale d'Abdelaziz Djerad est conviée à s'acquitter pleinement de sa mission de pouvoirs publics, en faisant appliquer scrupuleusement les règles de prévention édictées spécialement pour cette étape de déconfinement progressif d'autant que le pays est toujours placé en état d'urgence sanitaire. Il a souligné aussi que "la lutte contre la pandémie est une responsabilité collective (Etat, institutions, société civile et individus) à travers l'ensemble du territoire national, car il y va de la préservation de la santé et de l'intégrité du citoyen". En outre, le chef de l'Etat a laissé entendre que la nouvelle situation épidémiologique inquiétante est un corollaire direct après le relâchement et l'indiscipline de la population qui semble se douter encore de l'existence même de cette maladie invisible qui est en train de faire des dégâts de par le monde. Le président de la République a, d'ailleurs, relevé avec amertume les comportements injustifiables des citoyens qui veulent faire accroire aux autres que la Covid-19 n'est qu'un mythe à visées politiques. Le chef de l'Etat s'est montré encore surpris "d'une telle irresponsabilité alors que des morts sont déplorés, chaque jour, par milliers à travers le monde, à commencer par les pays les plus développés", a indiqué le communiqué du Conseil des ministres relayé par l'APS. Plus loin, Abdelmadjid Tebboune a, de nouveau, rappelé que l'Etat ne lésine pas sur les moyens pour venir à bout de l'épidémie. Il a d'ailleurs demandé au ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière de "recourir à l'avion mis à la disposition de son département afin de se rendre immédiatement et à tout moment sur place pour vérifier les informations relatives à des insuffisances réelles ou fictives publiées ici et là, en vue de rassurer les citoyens ou de couper court aux rumeurs et autres fausses informations". En matière de suivi de la pandémie de Covid-19, le premier magistrat du pays ne manquera pas d'insister sur l'apport des enquêtes épidémiologiques sur le terrain pour parvenir à circonscrire le virus en cette période de déconfinement progressif qui a entamé avant-hier sa troisième semaine. À cet égard, il a ordonné le renforcement de la surveillance épidémiologique, du contrôle quotidien du fonctionnement des hôpitaux et du stock de matériels de dépistage. Rappelons pour cela qu'une cellule opérationnelle de suivi de l'épidémie et d'enquêtes épidémiologiques a été créée et placée directement sur l'autorité de la présidence de la République. Le chef de l'Etat a chargé, à cet effet, le ministre de la Santé de "l'établissement de statistiques des contaminations par wilaya et de leur traitement avec davantage de réalisme". Avant de lever la séance du Conseil des ministres organisé par visioconférence, le président de la République a rappelé le maintien de la fermeture des frontières terrestres, maritimes et aériennes, et ce, jusqu'à la fin de la pandémie.