Le scandale lié à la livraison par Sonatrach de carburant défectueux au Liban continuera à planer au-dessus de la compagnie nationale des hydrocarbures et des autorités libanaises, tant que les responsabilités n'auront pas été établies. Le feuilleton judiciaire entre les deux parties continue et les polémiques entre responsables libanais vont de plus belles. Dans sa livraison de jeudi 2 juillet, le journal L'Orient-Le Jour a rapporté que le ministre libanais de l'Energie, Raymond Ghajar, a mis en cause "la mise sous séquestre de deux navires" de Petroleum Corporation (SPC), une filiale de Sonatrach basée à Londres, transportant du fuel vers le Liban, pour justifier la "pénurie" de ce produit sur le marché libanais, alors que l'approvisionnement en courant électrique dans le pays est "rationné". Le manque de carburant rend difficile le fonctionnement des centrales électriques, d'où les restrictions dans la fourniture d'énergie électrique. Et cette crise de l'approvisionnement en électricité devrait encore durer jusqu'à ce que soit levé le séquestre sur les deux navires en question. "Si le fuel prend tant de retard à être livré, c'est à cause d'une affaire judiciaire, alors que les Libanais se plaignent d'un rationnement de plus en plus drastique du courant électrique, et qui devrait empirer au moins jusqu'au 8 juillet", a expliqué Raymond Ghajar. Et de poursuivre : "Sonatrach refuse de nous livrer le fuel avant la levée du séquestre sur ses deux navires. Après cette levée, nous reviendrons au contrat qui était en vigueur. Il n'y a pas de raisons financières derrière ce rationnement et 60 000 tonnes de fuel doivent être livrées la semaine prochaine. L'alimentation va s'améliorer avec la première livraison, et la seconde se fera cinq jours plus tard. La troisième doit intervenir le 17 juillet." Il est bon de rappeler que la procureure générale près la Cour d'appel du Mont-Liban, Ghada Aoun, avait demandé, fin mai dernier, à la direction des douanes de saisir le navire de transport de carburant "Asopos", qui s'est avéré chargé de fuel frelaté destiné aux centrales électriques de Zouk et de Jiyé, et qui se trouve actuellement au large du port de Jounieh. Par ailleurs, des informations non confirmées circulaient depuis quelques semaines au Liban, et selon lesquelles, un deuxième navire de la compagnie nationale des hydrocarbures avait été mis sous séquestre. Ce deuxième navire fait effectivement l'objet de mise sous séquestre, comme le confirme le ministre libanais de l'Energie, Raymond Ghajar. Début mai dernier, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a instruit le ministre de la Justice d'ouvrir une enquête sur cette affaire. Les autorités algériennes considèrent que cette affaire est "libano-libanaise", que l'Algérie en tant qu'Etat "n'est pas du tout impliquée" et que "s'il y a des personnes impliquées, la justice le déterminera".