Résumé : Après le départ de Nadia et de son frère, Samira reste dans le couloir à écouter ses filles discuter et rire. Houari n'apprécie pas. Il lui conseille de se maîtriser pour que leurs proches n'aient pas de doute. Il lui rappelle qu'elle prend le risque de perdre leur estime et leur respect. Ils changeront d'opinion et ne lui pardonneront pas ses erreurs de jeunesse. Leur vie deviendra un enfer. Samira lui promet de se ressaisir... - Soubhan Allah... Mahmoud secoue la tête. Il n'en revient pas devant tant de ressemblance. Alors que Samira leur sert des rafraîchissements et des gâteaux, il note qu'elles ont la même couleur de cheveux et des yeux et le même teint clair. Radia ne ressemblait en rien à ses parents, tous deux bruns. - Si vous vous ennuyez, vous pouvez aller dans la chambre, dit Houari. Samira, prépare-leur un petit plateau. Radia, l'aînée, refuse. Elle étouffe un bâillement. Le décalage horaire commence à faire effet. - Je ferais bien une sieste, dit-elle en ébouriffant les cheveux de Radia-Meryem. Tu me laisses me reposer ? - Oui mais je reste dans la chambre. Promis, je ne ferai pas de bruit. - À tout ! Les deux filles quittent le salon. Mahmoud en profite pour aborder le sujet avec son fils. - Cette fille ne ressemble pas à ses parents. À la regarder de plus près, on dirait la fille de Samira. La sœur de Radia-Meryem. - Tu as un bon œil, dit Houari, sur un ton léger et en souriant. Elle ne tient rien d'eux car ils l'ont adoptée à la mort de ses parents. - Cela saute aux yeux qu'elle n'est pas leur fille. Je suis heureux et soulagé de voir qu'il reste de l'humanité dans ce monde. Inchallah que le bien qu'ils font, Allah le leur rendra. Je lui souhaite de passer un bon séjour chez vous. Nous, nous allons rentrer. Samira les invite à rester pour la nuit mais ils refusent. Ils ne peuvent pas laisser Khadidja et Lila seules. - Si on part maintenant, on arrivera en début de soirée, dit Kamel. Allons-y ! - Faites bon voyage ! Appelez-nous dès que vous serez à la maison, dit Samira, avant de les embrasser et de les raccompagner jusqu'à la porte. Houari, puisque tu sors, pourras-tu faire des achats ? On a une invitée, lui rappelle-t-elle. Je voudrais qu'elle se sente comme chez elle. - Envoie-moi la liste. Samira ferme la porte après leur départ. Elle ne peut s'empêcher d'aller écouter ses filles mais elle n'entend rien. Elle ouvre doucement la porte. Radia l'aînée s'était assoupie. La fille s'aperçoit de sa présence et lui sourit. Samira referme et va dans sa chambre. Elle écrit une liste rapidement qu'elle envoie à Houari. Elle range leurs affaires et cache l'album-photos. Si sa fille la voit, elle la prendra pour une psychopathe. Radia-Meryem la rejoint. Elle s'agrippe à son cou et lui fait des câlins. - Est-ce qu'elle va rester pour toujours avec nous ? - Non... Tu le voudrais ? - Oui, ce serait cool d'avoir une grande sœur et un petit frère, dit la fillette en souriant. Tu me donneras un petit frère ? - Inchallah ! Je vais te demander d'être très sage. Radia est ici pour quelque temps. Ma chérie, je voudrais que son séjour soit inoubliable. Si elle garde de bons souvenirs, elle reviendra toujours. On est sa seconde famille. Toi, sa petite sœur... La fillette fait la moue. - Je voudrais qu'elle soit ma sœur pour de vrai... Samira soupire tout en la serrant dans ses bras ; des larmes lui brûlent les yeux. - Mais c'est ta sœur, murmure-t-elle, regrettant déjà de le lui avoir dit. C'est ta sœur de cœur...
(À SUIVRE) T. M [email protected] Vos réactions et vos témoignages sont les bienvenus..