Lancée depuis le 21 juillet, l'opération du retour au pays englobera, dans cette phase, 11 084 personnes et ne concernera que ceux qui sont partis pour des séjours temporaires (soins, études, stages et tourisme). L'aéroport international d'Alger ainsi que d'autres aéroports à l'intérieur du pays connaissent, depuis la semaine passée, une activité intense. Le gouvernement a enclenché, depuis le 21 juillet dernier, une vaste opération de rapatriement qui durera jusqu'à la fin du mois en cours. Ce retour au pays concernera 11 084 personnes bloquées dans 23 pays étrangers depuis plus de quatre mois à la suite de l'interruption du trafic aérien pour cause de pandémie de Covid-19. Elles seront placées, dès leur arrivée, en quatorzaine dans 65 hôtels répartis sur 20 wilayas du pays. Aussi, en plus de celui de Lyon, la compagnie nationale a opéré, hier, des vols en direction du Canada (gros-porteur), de la Belgique (2 moyen-porteurs) et de l'Allemagne (2 moyen-porteurs) pour rapatrier 769 personnes à confiner à Alger, Boumerdès, Tipasa, Batna et Ghardaïa. Aujourd'hui, sont prévus deux gros-porteurs en direction de la Malaisie et des Etats-Unis. "La liste des vols évolue au fur et à mesure", nous a indiqué une source d'Air Algérie qui a tenu à préciser que "la compagnie ne fait que transporter et ne s'occupe guère du rapatriement, dont la tâche est dévolue aux ministères des AE et de l'Intérieur, ainsi qu'à une commission auprès du Premier ministère". La nouveauté, en revanche, pour l'Algérie réside dans ce choix d'opter, depuis avant-hier, pour des vols pleins à l'aller comme au retour. "Air Algérie fait dans le rapatriement dans les deux sens et elle a commencé avant-hier avec celui de Rome", nous a appris une source proche de la compagnie ajoutant que "ce ne sont pas toutes les destinations qui sont concernées par cette initiative, mais là où le besoin se fait ressentir, et c'est payant". Le vol de Russie prévu pour le 27 juillet Grand soulagement pour les nombreux étudiants qui se trouvent bloqués en Russie dans des conditions exécrables, notamment après la fermeture de leur hébergement universitaire. Une source d'Air Algérie nous a assurés qu'"il y a un vol prévu pour lundi prochain en plus de celui de la Jordanie". L'ambassade d'Algérie en France a tenu, quant à elle, à apporter quelques précisions concernant le rapatriement, surtout que la France est le pays qui compte le plus grand nombre de personnes bloquées, et qui atteindrait même les 5 000. Dans un communiqué publié le 22 juillet sur son site web, la représentation diplomatique, qui parle de 3 250 personnes à rapatrier, a tenu à informer que "nos concitoyens, n'ayant pas pu s'inscrire pour leur rapatriement sur la plateforme mise en ligne du 16 au 23 avril 2020, ont la possibilité de se faire recenser auprès de l'ambassade et de nos représentations consulaires". Et de poursuivre : "Le rapatriement concerne les citoyens algériens en séjour temporaire (tourisme, visite familiale, stage, études et soins)." Elle précisera, par ailleurs, que "cette opération se poursuivra avec un programme supplémentaire qui sera communiqué ultérieurement". Aucune nouvelle n'a, cependant, filté sur le sort réservé aux personnes bloquées en Turquie. Aucune date n'est réservée pour cette destination qui abrite encore 700 Algériens dont des familles qui vivent le calvaire au quotidien sans moyens de subsistance décents et au détriment de leur santé mentale. Retour laborieux pour les malades et les personnes âgées C'est un retour au pays plutôt laborieux pour les milliers d'Algériens rapatriés depuis plusieurs pays étrangers dont notamment la France. De nombreux témoignages à travers les réseaux sociaux relatent des conditions pour le moins difficiles dues, notamment, à "une mauvaise organisation". Les rapatriés, qui n'omettent pas d'exprimer leur soulagement quant à leur retour au pays, racontent "les longues files d'attente au niveau de l'aéroport" et font part d'un "cafouillage" et d'un "manque de prise en charge lors des retards par rapport aux horaires de vols annoncés par la compagnie". Entre récit et recommandations, M. Z., qui en a fait l'expérience, publie sur son compte facebook : "Prévoyez suffisamment de quoi manger (des petites sucreries ou autres) car rien ne nous a été servi dans l'avion à part une petite bouteille d'eau (par mesure d'hygiène). Pensez à prendre un stylo, vous aurez un formulaire PAF à remplir et à signer un engagement de confinement et une attestation sur l'honneur. À l'arrivée, premier check de température, ensuite procédure PAF et récupération des bagages. Les passeports sont retirés à la sortie de l'aéroport au moment de prendre le bus en direction des hôtels. Les bus démarrent en cortège, après une longue attente. Arrivés sur place, gros cafouillage dû au fait qu'environ 6 ou 7 bus sont arrivés en même temps. Tout est galère, y compris pour décharger nos bagages du bus, surtout pour les personnes âgées. Distribution ensuite des chambres après un long moment d'attente et de stress, malgré toute la bonne volonté du staff de vouloir bien faire. Nous étions à bout de force. C'était dur, surtout pour les personnes âgées, les mamans et les enfants. Et pour finir, on nous a placés à deux par chambre." La rédactrice finit quand même sur une note positive en rapportant "le bon accueil et la bonne prise en charge à l'hôtel".