La production de pétrole des pays de l'Opep a augmenté de plus d'un million de barils par jour (b/j) en juillet. L'Arabie saoudite et d'autres producteurs parmi les monarchies du Golfe ont mis fin à leurs restrictions volontaires d'approvisionnement. L'accord de réduction de l'offre pétrolière, conclu par l'Opep+ en avril, a été peu respecté en juillet par certains pays signataires. Les treize pays de l'Opep ont pompé 23,32 millions de barils par jour en moyenne en juillet, en hausse de 970 000 b/j par rapport au chiffre révisé de juin, qui était le plus bas depuis 1991, lit-on dans une enquête réalisée par Reuters. En avril, faut-il le rappeler, l'Opep et une dizaine de producteurs non-Opep ont convenu de réduire leur production de 9,7 millions de barils par jour, soit 10% de la production mondiale, afin de soutenir les prix et éponger les excédents de l'offre. Les réductions entamées depuis le début du mois de mai ont aidé le Brent à grimper au-dessus de 40 dollars le baril, alors que les cours ont chuté à moins de 16 dollars le baril en avril, un plus bas inégalé depuis 21 ans. Les cours du Brent ont fini la semaine au-dessus de 43 dollars le baril ; la référence américaine, le WTI, se hissant à plus de 40 dollars, dans un environnement toujours fragile pour la demande en or noir. Sur l'ensemble du mois de juillet, le Brent a pris un peu plus de 5% et le WTI est monté de 2,5%. Les mouvements haussiers seront de plus en plus rares tant que le monde ne se remet pas de la crise sanitaire liée à la propagation de la Covid-19. D'autant plus que le taux de conformité à l'accord de l'Opep+, conclu le 12 avril dernier, est reparti à la baisse après avoir signé un record de 111% en juin. En juillet, les membres de l'Opep et leurs partenaires non-Opep n'ont réduit leur offre que de 5,743 millions de b/j, soit 94% des 9,7 mbj promis. La hausse de la production constatée en juillet est la plus importante depuis avril, lorsque l'Opep s'est mise à pomper à volonté avant que la réduction de l'offre n'entre en vigueur. La hausse de la production de l'Opep en juillet se justifie, en partie, par la fin des réductions supplémentaires soutenues par l'Arabie saoudite, le Koweït et les Emirats arabes unis qui s'étaient engagés à réduire de 1,18 million de b/j supplémentaires en juin. Ces réductions supplémentaires à la coupe de 9,7 mbj décidée en avril ont contribué à ramener, en juin, la production de l'Opep à son plus bas niveau depuis 1991. La hausse de la production en juillet coïncide avec la fin de ces réductions volontaires. La plus forte augmentation de l'offre en juillet est venue d'Arabie saoudite qui a pompé 8,4 mbj, en hausse de 850 000 bj par rapport à juin. Les Emirats arabes unis et le Koweït ont également augmenté leur production, alors que l'Irak et le Nigeria, jusqu'ici mauvais élèves en matière de respect de l'accord du 12 avril, ont renforcé leur conformité aux quotas en juillet. En revanche, l'offre iranienne et libyenne est restée stable en juillet et la production vénézuélienne a encore baissé. Les trois pays sont exemptés des réductions en raison des sanctions américaines ou de problèmes internes limitant la production.