L'Opep a pompé en moyenne 24,77 millions de barils par jour en mai, en baisse de 5,91 millions de b/j par rapport à avril. La production de pétrole de l'Opep a atteint en mai son niveau le plus bas en deux décennies, alors que l'Arabie saoudite et d'autres membres ont commencé à réduire leur offre, conformément aux accords de limitation de l'offre, bien que le Nigeria et l'Irak soient à la traîne quant au respect des engagements. L'Organisation des pays exportateurs de pétrole a pompé en moyenne 24,77 millions de barils par jour (b/j) en mai selon des données communiquées par Reuters, en baisse de 5,91 millions de b/j par rapport aux chiffres révisés d'avril. Le mois dernier, les 13 membres de l'Opep et leurs alliés non-Opep ont convenu d'une réduction de la production afin de compenser la baisse de la demande et soutenir les prix. Un mois plus tard, la politique de l'Opep+ semble être payante puisque, dans la foulée de la réduction de l'offre et d'une légère reprise de la demande, les cours du brut ont amorcé une tendance haussière ; le Brent se négociant à près de 35 dollars le baril et la référence américaine (WTI) grimpant à plus de 33 dollars le baril. Les cours du Brent ont ainsi rebondi de plus de 100% comparés à ceux d'avril (16 dollars le baril). L'Opep semble avoir ainsi pris un bon départ en mai, réduisant son offre de 5 millions de b/j par rapport à avril, même si, la conformité de certains pays aux accords est loin d'être parfaite. Durant la période précédant l'application desdits accords, de nombreux pays producteurs avaient déjà engagé des volumes auprès des acheteurs et n'ont pas réussi à réduire l'offre aux niveaux convenus. L'Opep et ses alliés, connus sous le nom d'Opep+, ont convenu de réduire leur production de 9,7 millions de b/j à partir du 1er mai. La part de cette réduction qui reviendra aux 10 membres de l'Opep, signataires des accords, est estimée à 6,084 millions de b/j à partir de leurs niveaux de production d'octobre 2018. Ces dix membres de l'Opep ont réduit leur offre de 4,48 millions de b/j en mai, enregistrant ainsi un taux de conformité de 74% par rapport aux engagements. La production de mai serait la plus faible de l'Opep depuis 2002. La plus forte baisse de l'offre est venue d'Arabie saoudite qui avait pompé un record de 11,7 millions de barils par jour en avril. L'offre saoudienne devrait encore baisser en juin. Les Emirats arabes unis et le Koweït ont également fortement diminué leurs productions respectives, selon les données officielles des deux pays, citées dans l'enquête de Reuters. La production des deux pays avait également atteint un taux record en avril. L'Irak reste, en revanche, à la traîne quant au respect de ses engagements en matière de limitation de l'offre. L'Irak n'a que peu (38%) adhéré jusqu'ici aux accords de réduction de l'offre appliqués depuis le 1er mai dernier. Le Nigeria n'a à son tour réalisé que 19% de sa réduction promise. Le Venezuela et l'Iran ont réduit leur production en mai, tandis que l'offre libyenne était stable. Tous les trois ont été exemptés des réductions en raison de sanctions américaines ou de problèmes internes limitant la production.