Même si ces mesures seront "graduelles" et assorties de conditionnalités, il reste qu'elles ne manqueront pas d'être accueillies favorablement par les citoyens de plus en plus incommodés par la prolongation du confinement. La présidence de la République a annoncé, mardi, la réouverture prochaine des mosquées et des lieux de détente, deux mesures qui préfigurent certainement d'une tendance vers un déconfinement progressif. "Le président de la République a instruit le Premier ministre à l'effet de programmer une réouverture graduelle des lieux de culte, qui sera limitée, dans une première phase, aux seules grandes mosquées d'au moins mille places, et qui soient en mesure de permettre la distanciation physique indispensable, avec comme impératif le port du masque par tous", a précisé le communiqué de la présidence de la République publié au terme de la réunion du Conseil de sécurité. "Inscrite également à l'ordre du jour de cette réunion, la question de la réouverture des plages aux citoyens et des lieux de récréation et de détente, en particulier dans la conjoncture estivale actuelle, a permis au président de la République de charger le Premier ministre de prendre les mesures qui s'imposent pour un accès graduel à de tels espaces et qui tienne compte, là aussi, de l'impératif du respect des conditions sanitaires", ajoute le texte. Même si ces mesures seront "graduelles" et assorties de conditionnalités, particulièrement l'observation stricte sur le terrain des mesures barrières, il reste qu'elles ne manqueront pas d'être accueillies favorablement par de nombreux citoyens de plus en plus incommodés par la prolongation du confinement, devenu pesant, notamment sur le plan psychologique. Instruite sans doute de l'évolution de la situation épidémique, la présidence de la République précise, toutefois, que les services de sécurité seront mobilisés pour faire respecter les consignes, surtout pour les estivants, et qu'un éventuel reconfinement n'est pas à exclure si d'aventure un rebond de l'épidémie venait à être constaté. "Il a (le Président, ndlr), à ce titre, ordonné aux responsables des services de sécurité de veiller, par une présence renforcée, à l'observation sur le terrain des consignes de distanciation entre les estivants et le port du masque. Le président de la République a chargé le Premier ministre de préparer des décrets en vue de prévoir les modalités pratiques pour une application flexible de ces mesures. L'Etat restera vigilant quant au respect rigoureux de ces mesures par les citoyens, lesquelles mesures peuvent être remises en cause en cas d'aggravation de la situation sanitaire. Il y va de la santé de tous", souligne le texte. Ces mesures qui devraient probablement entrer en vigueur au milieu de la semaine prochaine se déclinent d'ores et déjà comme les premiers jalons à un déconfinement progressif et à l'autorisation pour la reprise d'autres activités. D'autant que les retombées et l'impact du confinement prolongé affectent les citoyens à quelques semaines d'une rentrée sociale qui s'annonce difficile à tous points de vue. D'ailleurs, ce n'est pas sans raison que le communiqué rappelle que la réunion du Conseil de sécurité a été également l'occasion pour l'"examen de l'accumulation, au cours de ces dernières semaines, d'un certain nombre de dysfonctionnements graves qui ont impacté négativement la vie du citoyen, et pris la forme, dans certains cas, d'actes de sabotage destinés à nuire à la bonne marche de l'économie et des institutions du pays. "Après avoir écouté un compte rendu circonstancié du Premier ministre, le président de la République a insisté pour que des enquêtes approfondies soient menées avec la plus grande célérité sur de tels agissements, entre incendies de forêt, ruptures en alimentation en électricité et eau potable, indisponibilité brutale des liquidités au niveau des centres postaux et dégradation des bouteilles et citernes d'oxygène dans les hôpitaux, à l'effet de déterminer avec précision les véritables responsabilités." Une façon de suggérer que des "mains occultes" œuvrent pour torpiller la démarche des autorités. Qui sont-elles ? Pour quel objectif ? De la réponse à ces questions dépendra la levée des soupçons sur l'existence ou non de l'aspect "gestion politique" de la crise sanitaire, comme le prétendent certains.