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La paix du haut d'une guérite
Trois jours dans les hameaux de Médéa
Publié dans Liberté le 18 - 09 - 2005

Médéa, Draâ Semmar, Tibhirine, Ouezra, Benchicao, Berrouaghia, Rebaïa, Souaghi, Beni-Slimane, Aïn Diss, Aïn Boucif, Kef Lakhdar, Chelalet Laâdhaoura, Seghouane, Ksar El-Boukhari, Tamesguida…
1 500 kilomètres à sillonner cette immense wilaya aux 64 communes. 1 500 km de beauté et de misère. Un microcosme explosif où se retrouvent tous les acteurs, tous les ingrédients, de la “tragédie nationale”. Les traumatismes sont là. Crus. Nus. Les séquelles de la “guerre” palpables. Palpitantes.
Que pensent les uns et les autres de la “moussalaha” ? Parole à ceux qui ont souffert…
Tamesguida. 12 km à l'ouest de Médéa. Paysage féerique. Fraîcheur. Temps climatisé. Prémices d'un autonome précoce. Froid. Sur la route, des maisons isolées. Des hameaux oubliés. Signe frappant : sur chaque maison, une guérite. Un poste d'observation en matériaux de fortune, rehaussé du drapeau national. Le drapeau. Laâlam. Un symbole fort. On s'accroche au blanc-vert-rouge comme à un mât de secours totémique. Pas de sentinelles à ces postes. Simples vestiges de vigies qui résument, ramassent, toute une époque. Une époque que la population souhaite révolue. À jamais ! 13h10 de ce samedi 10 septembre, jour de rentrée scolaire. Tamesguida est ville morte. Ville fantôme. Quelques grappes de potaches essaient, en vain, de la réanimer.
7 000 habitants. 7 000 otages du néant. Tamesguida. Un nom qui, il y a quelques années, faisait peur. Bourgade enclavée au fond d'une plaine et ceinturée de montagnes. Les crêtes qui moutonnent à perte de vue annoncent un maquis inextricable. Au loin, les légendaires monts de Chréa. Repaire des activistes du GIA. Aujourd'hui, on nous assure qu'il n'y a plus d'ombres maléfiques là-haut. Ou si peu. Quelques desperados en cavale crapahutant par monts et par vaux, de Chréa au Zaccar, et du Zaccar à nulle part. Où que se porte le regard se réveille un épisode de la chronique de ces lieux tortueux. Torturés. Des événements qui ponctuent la mémoire topographique de ces territoires comme autant de cicatrices purulentes.
Tamesguida, aujourd'hui, est comme beaucoup d'autres bourgades du Titteri : un no man's land où l'on ne vit que pour mourir. Mourir à petit feu. Mourir d'ennui, de malvie et de chômage. “Cela fait vingt jours que nous sommes sans eau. Nous avons passé un été sec. Pourtant, elle est juste là, l'eau, dans la terre. Tamesguida est entourée de deux oueds au moins. Il suffit d'un rien pour la puiser. Mais nos responsables font tout de travers !” peste un habitant. “Les fellahs n'ont toujours pas rejoint leurs terres faute de moyens. L'argent ne va pas là où il faut. Le chômage bat son plein. Les jeunes n'ont aucune perspective”, poursuit-il. Une litanie qui reviendra dans toutes les bouches. Certes, la paix est revenue. La sécurité est rétablie. C'est un fait. Mais, le reste, tout le reste, ne suit pas. Il n'y a pas que la sécurité dans la vie, semblent dire ces laissés-pour-compte.
Des maisons délabrées aux murs décrépis, surplombées d'un bataillon militaire qui veille sur la ville. Une ligne de chemin de fer rouillée traverse toute la vallée. Autre vestige d'une époque lointaine qui accentue le caractère pittoresque, irréel des lieux.
Quelque chose d'antédiluvien. D'antidaté. On se croirait à l'époque coloniale, avec toutes ces fermes d'un autre âge. Le mulet est encore le moyen de transport privilégié. Une bête de somme à tout faire. Les baudets sont chargés de jerricans, conduits par des enfants. Ou des femmes en foulard. Partant “traire” des fontaines taries. Des scènes dignes d'un roman pastoral. Cela rappelle volontiers Jours de Kabylie de Mouloud Feraoun.
Des bottes de foin sont entassées ça et là. Des bergers mènent des troupeaux vers des fourrages incertains. Les pacages se font rares. Les arbres fruitiers exhalent des effluves enivrants. Des pommiers. Des poiriers. Des mûriers. Des figuiers. Des cerisiers. Le Paradis, quoi ! Un paradis lugubre et triste.
Des vignobles reviennent majestueusement à la vie. Des ruches d'abeilles renseignent sur un début d'apiculture.
Un paradis lugubre et triste.
Lugubre et triste.
Pardi !
La triple tragédie de la famille Salem
Salah. Un sucre d'orge, ce garçon. Salah Salem a 27 ans et il est TS en informatique. Il travaille à l'école pour handicapés de Tamesguida, un établissement de renommée nationale. Bouillant et pétillant, Salah cache habilement sa douleur. Pourtant, il concentre en lui tout le tragique de la “décennie rouge”.
Nous sommes le 15 janvier 2000. Il est près de huit heures du soir lorsqu'un groupe armé fait irruption dans une salle de jeux, unique espace de distraction des jeunes du village, niché dans un ensemble appelé “Al mouthalath” (le Triangle). Les terroristes tirent dans le tas. Bilan de la fusillade :
5 morts. Parmi les victimes, un jeune de 16 ans : Salem Hamza. Cousin germain de Salah. C'est la deuxième victime d'une famille de sept membres. En 1995, Salem Moussa, le père de Hamza, soit l'oncle de Salah, un fellah âgé de 50 ans, fut enlevé et aucune nouvelle de lui à ce jour. “Des militaires sont venus et l'ont cueilli chez lui. C'était un pauvre paysan sans histoires”, raconte Salah. “Sa femme est quasiment sans ressources. Elle vit avec ses quatre enfants dans une seule pièce. Pourtant, elle est fille de chahid”, poursuit le jeune informaticien. Le drame de la famille Salem ne s'arrête pas là. “En 1995 toujours, mon frère aîné Mohamed a été enlevé par les services de sécurité. Une R4 l'a cueilli en plein centre-ville de Médéa, en plein jour. Il n'avait aucun lien avec le FIS. C'était un cadre du sport. Il était fonctionnaire à la DJS de Médéa.”
Salah parle sans amertume. Néanmoins, la rage sourd de ses paroles. Il s'interdit la résignation. Il ne comprend pas. Il veut comprendre.
Comprendre pourquoi ils ont pris son frère et son oncle. “Ils”. La grande question. “Nous avons écrit partout. Nous avons écrit à Zeroual à l'époque. Nous avons écrit récemment à Me Ksentini. J'ai écrit personnellement il y a tout juste un mois au procureur de la République. Aucune réponse. Rana sabrine oukhlass !” soupire-t-il. Salem se dit pour le projet que propose Bouteflika. “Nous sommes pour la réconciliation. Nous ne voulons pas être un facteur de division de notre peuple. C'est la seule chose qui nous motive à voter oui, autrement…”. Pour autant, il n'est pas près de mettre une croix sur l'enlèvement de son frère. Pour lui, oublier, c'est tuer Mohamed deux fois. “Fahmouna bark aâlah eddaoueh !” lâche-t-il. “Nous voulons juste qu'ils nous expliquent pourquoi ils l'ont pris ! S'il a marché avec les terroristes, qu'on nous le dise ! Nous avons des tribunaux, des cours de justice, des services de sécurité, des instances officielles. Qu'ils nous disent où ils l'ont mis. Qu'ils nous disent qu'ils l'ont pendu. Qu'ils nous rendent ses restes ! C'était tout de même un cadre ! On ne jette pas un cadre de l'Etat comme ça, dans la nature ! Il y va de la dignité de mon frère !” Dignité.
Le mot est lourd de sens. “Accepteriez-vous une réparation matérielle comme c'est stipulé dans la charte ?” interrogeons-nous. “Jamais ! Nous ne prendrons pas cet argent. Nous ne voulons pas d'argent même si nous sommes dans le besoin. Nous voulons seulement la vérité, c'est tout !”
“Baladiyate houna tentahi el hayate”
Rebaïa. 45 km au sud-est de Berrouaghia, sur la route de Béni-Slimane. Là aussi nous entrons dans une commune fantôme. Vidée de ses habitants. Ambiance glauque. Décor sinistre. Un café. Une mairie. Une mosquée. Un centre culturel fermé. Un bureau de tabac. Et nous avons fait le tour du propriétaire. Y a pas de champ. Il n'y a que des champs de ruine. Des champs de rien. Seule consolation : on capte El-Bahdja. La joie de vivre en moins. Le bonheur n'est pas dans le pré et n'est pas près de pointer sous l'abribus de l'espoir ! Des jeunes se prélassent au bord de la route. Au bord de la dépression. Un journal – une édition d'El Khabar – circule de main en main. La presse n'arrive pas ici. “Il te faut 100 DA pour acheter le journal”, lance l'un d'eux. Travail : zéro. Chômage : 100%. Quand nous essayons de sonder leur opinion à propos du “wiam plus” qui se profile, ils sourient. C'est quoi encore cet ovni, disent leurs yeux rieurs et déjà désabusés. Pas concernés. Not concerned. “Nous, on n'existe pas. Il n'y a ni usine, ni agriculture ni entreprise, ni rien par ici. Nous n'avons bénéficié d'aucun dénier de l'Etat. Oualou !” mitraille un mort-vivant. “H'na, hatta echômage bel mâarifa”, ironise un garnement d'un air malicieux. “Nous restons comme vous nous voyez ainsi, du matin jusqu'au soir. Nous nous levons. Nous dormons. Entre les deux, rana gaâdine.” Teneurs de murs. Teneurs de route. Ils ne régulent même pas le trafic. Il n'y a pas de trafic. Pas d'horizon. Rien. Oui. Ici, même pour être chômeur, il te faut des relations. L'eau est salée. Des sebkha recouvrent les lits d'oueds asséchés. “Rebaïa a été créée en 1948. Elle est restée en l'état”, dit une voix, avant de lancer, avec humour, seule bouée de sauvetage, l'humour : “Ils devraient baptiser cette commune : Baladiyate houna tentahi el hayate.”
Commune “Fin-du-monde”. L'Antéchrist ne doit pas être bien loin. Sous les oripeaux d'un repenti ou d'un garde communal…
Des douars effacés de la carte
Aïn Boucif. 78 km au sud de Médéa, près d'El-Birine, à l'orée de la wilaya de Djelfa.
La ville a l'air plus animée. Mais bientôt, les mêmes signes de désolation nous rattrapent, la même urbanisation anarchique, le même décor chaotique, la même sinistrose. Virée à “dar echabab”, seul refuge pour les jeunes. Le directeur, Abdelkader Boudouma, nous fait visiter les lieux. Il milite comme il peut, aidé par ses frères et une dizaine de bénévoles, à maintenir un minimum de vie dans cet espace, qui a tenu courageusement debout. Une bibliothèque, un point d'information, des activités féminines, un peu d'informatique sont les principales activités assurées par le centre “sans le moindre budget”, assure le directeur. Tout se fait dans un esprit militant. Une poignée de filles et de garçons donnent des couleurs à des murs livides. Arrive le maire. Ameur Mohamed. 54 ans. Il est en poste depuis 1997. FLN.
Un maire courage. Il fait partie du tout premier noyau de Patriotes de la région. “Le premier groupe de Patriotes de toute la wilaya de Médéa”, souligne M. Boudouma. M. Ameur nous embarque à bord de son pick-up Toyota et en avant pour une sortie du côté des montagnes de Kef Lakhdar, un secteur “infréquentable” du temps du terrorisme et qui continue, à ce jour, à donner des frissons à ceux qui s'y aventurent. Le maire nous montre ainsi des maisons, des haouchs, des hameaux, des villages entiers effacés de la carte, comme c'est le cas du lieudit Sidi Ziane, dans la région de Ouled Hadria. On peut ainsi voir de splendides jardins abandonnés, des champs en jachère, suite à l'exode des fellahs de la région. Beaucoup ont marché au début avec les groupes armés islamistes, leur servant de réseaux de soutien, sinon par conviction, à tout le moins, pour des raisons tactiques, espérant gagner de cette façon leur confiance et leur “protection”. “Finalement, ils ont fini par payer au prix fort leur soumission”, indique le maire. Panorama lunaire. Des carcasses de maisons traditionnelles, des hangars abandonnés, des fermes brûlées. Bruissements d'une vie disparue peut-être à jamais. “Ici, les terroristes avaient carrément leurs quartiers”, dit le maire. Paysage ocre. Ciel soufré. Poussière. Soleil froid. Frissons.
Douloureuses réminiscences. Décor bucolique. Visions apocalyptiques. Restes de cris de détresse demeurés coincés entre des blocs de roc insensibles. “Le terrain était complètement miné tout autour. Il y avait des sangliers qui infestaient les lieux et qui ont fait sauter les mines. Il y avait, par ici, une nuée de carcasses de frigos, de bouteilles d'acétylène, de pompes à eau. Ils les bourraient d'explosifs et en faisaient des bombes”, dit notre guide. “Les villageois ont fini par s'armer et prendre leur destin en main. C'est nous qui les avons encouragés à prendre les armes et c'est nous qui les avons encadrés”, affirme M. Ameur. Des dépassements ? Le P/APC parle d'une quarantaine de cas de disparitions forcées. “Mais, il ne fait aucun doute que c'étaient des gens qui trempaient dans le terrorisme. J'avais un ami qui fricotait avec les islamistes. Je le voyais changer et je l'avais prévenu de ne pas s'aventurer dans cette voie. La plupart de ces disparus a été tuée par l'armée. À l'époque, c'était inévitable. L'armée n'a tué qu'au début. Il fallait asseoir l'autorité de l'Etat.”
Halte devant un hameau situé à 8 km de Aïn Boucif. Des maisons en pierres et en toub qui respirent la campagne fraîche et la générosité paysanne. Nous sommes chez les Ouled Sidi M'hamed, ou ce qui en reste. Mecherfi Mohamed, 60 ans, a le cœur lourd. L'exil a décimé la tribu. Le arch est dispersé. “Nous végétons comme nous pouvons. L'un loue un garage, l'autre est hébergé par un ami ou un proche. Mais jusqu'à quand ? Nous sommes dispersés. Nous avons tout perdu : terre, maisons, tout ! J'ai traîné de maison en maison. Je continue à errer, moi et les miens. Qu'attend l'Etat pour nous reloger ?” s'indigne Hadj Mohamed. Il interpelle vigoureusement le maire : “Où sont passés les logements ? Vous les donnez aux riches au détriment du zaouali !” La réconciliation ? Mécherfi Mohamed use d'une parabole : “Un père a six enfants. L'un d'eux tue son frère. Que fait le père ? Il tue son fils ? Ce n'est pas raisonnable. Elli g'tal rabbi ikhalssou !” résume-t-il.
Mais, mais, mais… Le vieux n'est pas dupe : “La vraie moussalaha, c'est le travail, l'eau, le logement. Il faut que l'Etat regarde un peu vers le peuple. Lazem el mouraqaba. Bouteflika est un bon président, mais il est mal entouré. Les responsables ont le cachet et le stylo. Ils font beaucoup de choses sur papier. Mais, quand tu regardes sur le terrain, rabbi y'djib.” Le maire : “Nous n'avons pas reçu d'enveloppe pour l'aide à l'habitat rural, depuis un bon moment. Nous n'avons pas de transport scolaire. Pas de soutien agricole. Je suis en train de courir pour décrocher une ambulance. Le taux de chômage est très élevé. Notre commune est très négligée.”
L'espoir vu d'une “garita”
Sur la route qui mène de Souaghi à Berrouaghia, une succession de guérites perchées sur des crêtes nues. Au long de la route, alternance de chaud et de froid, de splendeur et de désolation. Vergers fabuleux. Corbeaux de malheur planant sur des plaines vides. Poteaux sciés. Terres brûlées. Terres dorées. Routes défoncées. Nuée d'oiseaux. Essaims de sachets noirs. Vignobles somptueux. Enfants “descolarisés”. Chiens errants. Bergers heureux. Chanson pastorale. Chant du cygne. Choc des signes.
Aïn Diss. Une soixantaine de kilomètres au sud de Médéa. Une “garita” panoramique, héritée de l'époque coloniale, trônant sur une colline, nous interpelle. Mohamed et Belkacem viennent à notre rencontre. Des gardes communaux en faction. De braves types. Ils ont le cœur en lambeaux, comme le drapeau déchiré qui flotte sur la terrasse de la guérite.
Les deux sentinelles ont chacun une mémoire jonchée de cadavres. Gorgée de cauchemars. Belkacem Ayache, 34 ans, a perdu son frère en 1994. Est-il prêt à pardonner ? “Mon père a pardonné. Pourquoi je ne pardonnerais pas ? !” dit-il d'emblée. Mohamed Touat, 37 ans, ancien employé des impôts, est tombé dans une embuscade alors qu'il repassait son service militaire comme réserviste. Ils ont tous les deux été dans la première “promotion” de gardes communaux de toute la région, la 26-01. El Moussalaha ? “Moi, je sais une chose : celui qui me fait la guerre ne me vise pas moi, mais ce que je représente. L'uniforme que je porte. Pour eux, ils livrent une guerre juste. Et dans une guerre, il y a forcément des crasses”, dit Mohamed. La guérite ne paye pas de mine. Drapeau en lambeaux qui résume l'état de tout un pays. Le dortoir est glauque. Pas d'électricité. Pas de projecteurs. Dalles froides. Murs repeints à la chaux. Le vent entre de partout.
“Nous sommes pour la paix. Nous demandons juste un peu de considération”, dit Belkacem. Nos hôtes nous offrent un café bon comme leur cœur. Mohamed : “Nous voulons tourner définitivement la page et mettre le pays sur les rails. Il faut éradiquer les causes qui ont poussé les gens à monter au maquis. Beaucoup sont montés pour des raisons sociales. Manque de travail, les crédits agricoles ne vont pas aux fellahs mais aux beznassia. Les gros pontes gèrent le pays par le mépris. L'écart ne cesse de se creuser entre les riches et les pauvres…”
Nous laissons derrière nous un pays magnifique et une terre miraculeuse arrosée de larmes et de sang, qui ne demandent qu'à être bonifiés. Travaillés. Mais à qui le dire ? Extinction des poursuites. Extinction naturelle, médico-légale, de l'espoir.
Extinction des lumières.
Bonsoir !
M. B.


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