Les walis concernés avaient pourtant tenu des réunions tendant à organiser la réouverture des plages autorisées à la baignade. La réouverture des plages à la baignade, après plusieurs mois de confinement sanitaire, a drainé, naturellement, la grande foule vers le littoral algérien. En autorisant ce retour progressif à la normale, le président Abdelmadjid Tebboune avait instruit le Premier ministre ainsi que les responsables des différents services de sécurité, lors de la réunion du Haut Conseil de sécurité, le 3 août dernier, de "veiller au strict respect des mesures sanitaires requises", avec une application "sévère" de la loi. Quelques jours plus tard, soit le samedi 8 août, le Premier ministre a arrêté le dispositif d'ouverture graduelle et contrôlée des plages, stipulant, entre autres, "le respect de la distanciation physique d'au moins un mètre et demi, l'affichage des mesures barrières et de prévention aux différents points d'accès des lieux, l'organisation d'endroits adéquats pour le stationnement des véhicules, et la mise à disposition de bacs dédiés à recueillir les masques, gants ou mouchoirs usagés". Les walis concernés ont tenu, par la suite, des réunions à leur niveau, pour organiser la réouverture des plages autorisées à la baignade. Des réunions qui ont été suivies par de larges campagnes médiatiques sur les préparatifs et les efforts consacrés par les pouvoirs publics pour accueillir les estivants à partir du 15 août. Mais voilà qu'un peu plus d'une semaine après, les images qui parviennent des différentes plages du littoral algérien sont, pour le moins, choquantes. Il n'est plus, en effet, question de parler de distanciation sociale, puisque les scènes d'anarchie et d'incivisme observées sur les plages et largement répercutées sur les réseaux sociaux dépassent l'entendement... et ne devraient pas même être permises en temps normal. À titre d'exemple, des jeunes estivants qui stationnent leur véhicule carrément sur la plage, près de leur parasol et à proximité des baigneurs, d'autres jeunes qui défilent avec un mouton de "combat" au milieu des familles, des chevaux en furie montés par de jeunes gens imprudents et qui ont failli écraser des enfants, des jet-skis et embarcations qui se rapprochent dangereusement du bord de mer... en l'absence des services de sécurité, censés veiller à la sécurisation des plages. À ces scènes incroyables s'ajoute aussi l'absence de bacs à ordures, et donc l'amoncellement des déchets par-ci, par-là, à tel point que des internautes ont songé au lancement d'une pétition pour attirer l'attention des pouvoirs publics sur la saleté des plages. Le manque de sécurité n'est pas en reste, puisque plusieurs témoignages de jeunes femmes font état d'actes d'agression et d'intimidation par des baigneurs qui s'érigent en police des mœurs, les obligeant à mettre un pull et un pantalon au-dessus de leur maillot ou à quitter les lieux. La liste des dépassements est encore longue, et l'application "sévère" de la loi demeure, visiblement, lettre morte sur le terrain.