“Dans le secteur des technologies de l'information (TIC), l'expérience de l'Algérie est un succès en cours…” C'est là l'une des conclusions tirées par l'organisme américain GIPI au terme d'un rapport d'évaluation sur les contraintes d'accès à Internet en Algérie. Ce programme de soutien technique de l'Internet en Algérie, financé par l'initiative pour le partenariat au Proche- Orient (MEPI) du département d'état des Etats-Unis, et administré par Global Internet policy initiative (GIPI) a été mis en œuvre depuis le mois de février dernier. Un travail basé essentiellement sur les entrevues conduites auprès des principaux acteurs des télécommunications dans les secteurs public et privé. Quel bilan à tirer quatre ans après le début des réformes des télécoms en Algérie ? Les Américains posent leur diagnostic : Bon, mais peut mieux faire ! a suggère William Garisson, directeur du projet, hier, lors d'une rencontre avec la presse à l'hôtel Sofitel. Pour lui, le développement des TIC en Algérie mais surtout du taux de pénétration d'Internet est plus ou moins satisfaisant même si beaucoup de choses restent à faire… Le conférencier est d'autant plus satisfait que, parmi les douze pays qui ont bénéficié de son programme, l'Algérie serait d'après lui un “bon exemple”.Durant six mois, les agents de GIPI s'étaient donc employés à identifier les contraintes et obstacles à l'accès à l'Internet en Algérie en collaboration avec les différents intervenants dans ce secteur. Et même si le constat est plutôt “encourageant” pour reprendre les mots de l'Américain, il demeure que des contraintes de différentes natures continuent de freiner l'essor de la toile en Algérie. Il ressort en effet, que notre infrastructure de communication est de basse qualité induisant des interruptions fréquentes et des surcharges du système. Le taux de pénétration de l'ordinateur dans les familles algériennes est loin de la norme internationale tant le coût de la machine est extrêmement élevé. Le rapport de GIPI souligne également le manque de qualification des personnels et des utilisateurs des TIC, mais aussi de l'absence de programme d'enseignement récent traitant des TIC. L'organisme américain jette par ailleurs la pierre aux responsables de ce domaine en Algérie coupables de “manque de stratégie pour le secteur des TIC d'une manière détaillée et coordonnée de la part du gouvernement”. GIPI tempère néanmoins son constat en soulignant que le gouvernement algérien a “largement contribué à créer un environnement au sein duquel plusieurs contraintes identifiées peuvent être prises en charge en un temps court”. Ils se réjouissent également du fait que les autorités aient accéléré le processus de libéralisation des télécommunications. Et souhaitent que le processus atteigne sa vitesse de croisière. “La situation des TIC en Algérie va de mieux en mieux”, expliquent William Garisson et Kamal Merarda, coordinateur du programme en Algérie. Son responsable américain prévoit un avenir radieux pour l'Internet chez nous; lui parle d'une espèce de success story. Il n'a cependant pas développé des éventuels “cyber- dommages collatéraux”. HASSAN MOALI