Une semaine après leur première action de protestation, les membres de la famille Belabbas, propriétaires terriens à Aboudaou, dans la commune de Tala Hamza, sont revenus à la charge en observant, hier matin, un deuxième sit-in devant le siège de la wilaya de Béjaïa pour dénoncer ce qu'ils qualifient de "la mafia du foncier" et "le silence complice des pouvoirs publics". Après avoir frappé à toutes les portes de l'administration publique, ces citoyens protestataires ont décidé de descendre dans la rue pour faire entendre leurs doléances auprès des autorités de la wilaya de Béjaïa. Ils demandent, en fait, l'intervention urgente de la force publique afin de faire appliquer les lois de la République, notamment l'arrêté signé en 2018 par l'ancien wali interdisant toute opération de défrichement au niveau de terrains relevant du domaine forestier, y compris les propriétés privées. Selon les protestataires, pas moins d'une dizaine d'hectares sur les 45 ha appartenant à la famille Belabbas "ont été spoliés par la mafia du foncier qui procèdent à la vente des terrains sous l'œil complice des autorités locales". Munis de documents justificatifs prouvant leur droit de propriété sur ces terres jouxtant le campus d'Aboudaou, les manifestants ont brandi des pancartes sollicitant l'intervention des pouvoirs publics, tout particulièrement le wali de Béjaïa, en vue d'arrêter les auteurs de cette spoliation foncière dont serait victime la famille Belabbas. "Nous demandons l'intervention en urgence des autorités de la wilaya pour stopper cette mafia du foncier qui continue de sévir en toute impunité. Nous assistons impuissants, ces derniers mois, à la multiplication des infractions commises par des prédateurs qui s'accaparent de nos terres, sans que les autorités concernées ne bougent le petit doigt", a déclaré Me Lamia Belabbas, avocate et membre de la famille "victime" de cette spoliation foncière, rencontrée devant le siège de la wilaya. Pour rappel, lors de sa première entrevue avec des délégués de la famille Belabbas, le président de l'Assemblée populaire de wilaya (P/APW), Mehenni Haddadou, s'est engagé à mettre sur pied une commission d'enquête de l'APW qui sera chargée de mettre la lumière sur cette affaire. "Nous allons diligenter une commission d'enquête qui se penchera sur ce dossier. Elle prendra attache avec tous les services concernés pour mieux cerner le problème", a affirmé M. Haddadou, avant de pointer un doigt accusateur en direction des Domaines de la wilaya de Béjaïa qui, selon lui, aurait engagé des procédures "douteuses", voire de "fausses" enquêtes foncières au niveau de cette zone périphérique de la ville des Hammadites.