Cela ne se passe qu'en Algérie. une daïra de quatre communes et l'une des plus peuplées de la wilaya de Boumerdès, accueille ses citoyens pour le retrait ou dépôt de divers documents administratifs, entre autres permis de conduire, carte d'identité nationale et passeport, dans un hideux et minuscule guichet d'une superficie de 2 m 2. En effet, pour les habitants de Hammadi, Arbaâtache, Ouled Moussa et le chef-lieu Khemis El Khechna, au total quelque 200 000 habitants, une toute petite salle dépourvue de toutes commodités leur a été réservée. Lors de notre visite sur les lieux, nous avons constaté l'exiguïté de ce siège qui reçoit quotidiennement des centaines de citoyens. “On souffre le martyre à cause de l'exiguïté. C'est une boîte d'allumettes… on ne trouve même pas où mettre une armoire”, nous dira un employé. Un autre renchérit : “Chaque jour, on enregistre 150 demandes de carte d'identité, 40 de permis de conduire et 30 de passeport. Imaginez la situation dans laquelle nous travallion et celle des citoyens.” Un étudiant nous dira : “En plus du retard pour la délivrance du permis de conduire, qui peut aller jusqu'à 8 mois d'attente pour absence de spécimen, on nous réserve un guichet de 2 m2 où on ne peut même pas s'asseoir. Où est la dignité du citoyen ?” Ce siège faisait office, auparavant, de logement de fonction du chef de daïra qui l'a refusé pour incommodités. Après le séisme, il s'est transformé en bureaux administratifs avec le fameux guichet de réception. Les citoyens de la daïra de Khemis El Khechna, qu'on a rencontrés, se demandent pourquoi on a attribué le statut de daïra à cette commune alors que beaucoup de choses sont absentes. Ils réclament un siège de daïra digne de ce nom, une polyclinique équipée en moyens humains et matériels, une ambulance avec chauffeur, une université, une bibliothèque, un tribunal et autres structures socio-culturelles indispensables pour la population d'une daïra. ADAM ZERROUKI