"Je pars en fin de semaine en Tunisie et en Algérie pour aborder la question de lutte contre le terrorisme et du renvoi d'étrangers radicalisés", a déclaré, hier, le représentant du gouvernement Castex. Devant venir en Algérie dans la semaine qui suivait celle de son collègue Jean-Yves Le Drian, chef de la diplomatie française, le ministre français de l'Intérieur, Gérald Darmanin, effectuera, à la fin de la semaine en cours, sa première visite en Algérie. Le report de son déplacement sur Alger, prévu la troisième semaine du mois d'octobre, serait lié, selon toute vraisemblance, à l'absence du président de la République, Abdelmadjid Tebboune. L'annonce officielle de ce voyage à Alger a été faite hier par le ministre lui-même sur la chaîne de télévision française BFMTV. "Je pars en fin de semaine en Tunisie et en Algérie pour aborder la question de la lutte contre le terrorisme et celle du renvoi d'étrangers radicalisés", a signifié, hier, le représentant du gouvernement Castex. C'est dire que ce sont les questions sécuritaires et l'immigration qui motivent la tournée de M. Darmanin. Il a assigné à cette tournée, qui le mènera successivement à Alger et à Tunis, un objectif qui revêt un caractère urgent. "J'aurai à discuter avec mes homologues du ministère de l'Intérieur et avec les services de renseignement et à échanger pour avoir davantage d'informations", a-t-il précisé. D'autant que le déplacement du locataire de l'immeuble de la place Beauvau intervient, faut-il le souligner, cinq jours après l'attaque terroriste perpétrée à l'intérieur de la basilique de Nice, jeudi, et qui a fait trois morts, dont l'auteur présumé est un jeune Tunisien de 21 ans, rentré récemment en France. Le responsable de la sécurité intérieure en France aura à aborder, selon la même source, une panoplie de dossiers importants liés, notamment, à la problématique de l'émigration clandestine (harga), ainsi qu'à l'échange d'informations concernant les "islamistes radicalisés". Autrement dit, la coopération sécuritaire et le renseignement seront au centre des discussions entres les parties algérienne et française. L'émissaire d'Emmanuel Macron table, semble-t-il, sur un accord, afin d'endiguer le flux des harraga d'autant que l'auteur présumé de l'attentat de Nice serait un Tunisien arrivé en septembre dernier en Italie avant de rentrer en France. D'ailleurs, le ministre français a clairement rappelé que "le président de la République a eu ses homologues pour pouvoir nous mettre d'accord sur le renvoi d'un certain nombre de personnes qui ont la nationalité de ces pays et qui sont confondues de radicalisation dans notre pays". Ce qui laisse croire que cette visite sera sanctionnée par un travail en commun autour de l'échange d'informations sécuritaires et la politique migratoire. Le ministre français a précisé qu'il "avait demandé aux préfets de mettre l'intégralité des étrangers en situation irrégulière confondus de radicalisation dans les centres de rétention administrative. Ils sont une centaine". Rappelons que le palais de l'Elysée avait annoncé, dimanche soir, que le président Emmanuel Macron avait demandé à son ministre de l'Intérieur de se rendre en Tunisie. "Nous avons expulsé 16 personnes confondues de radicalisation", depuis un mois, a-t-il ajouté. Hanafi H.