La présidence de la République a réagi rapidement, par le biais d'un communiqué rendu public lundi en début de soirée, aux résultats du référendum autour de la révision constitutionnelle, livrés par le président de l'Autorité nationale indépendante des élections (Anie). L'institution a choisi une sémantique oblique pour commenter, sans y faire référence directement, le taux d'abstention record, soit 76,28% du corps électoral. "Les résultats ont démontré que la transparence et la probité de ce scrutin ont été totales (...) Ils sont l'expression réelle et intégrale de ce que le peuple a voulu. Ils démontrent que monsieur le président de la République a tenu ses engagements pour qu'enfin soit entamé le processus qui permettra l'expression libre et démocratique du peuple algérien sur tout ce qui concerne son destin", affirme-t-on dans l'écrit. Il est sous-entendu clairement que les hautes autorités de l'Etat n'ont guère manipulé les chiffres, les déclinant à l'opinion publique dans les proportions données par les urnes. Il est d'ailleurs précisé que "le gouvernement s'est abstenu de toute interférence dans l'organisation des élections conformément à la loi organique 19-07 du 14 septembre 2019 qui a conféré les pleins pouvoirs à l'Autorité nationale indépendante des élections". La source au Palais d'El-Mouradia souligne que l'issue de la consultation populaire du 1er novembre 2020 était envisagée dans ces formes eu égard aux entraves posées par la crise sanitaire. "Les résultats sont à la hauteur de son attente dans un contexte particulièrement contraignant marqué par les mesures préventives de lutte contre le coronavirus (Covid-19)", justifient les auteurs du communiqué. À vrai dire, la loi organique portant régime électoral ne fixe pas un seuil de participation minimal pour la validation d'un scrutin. C'est donc naturellement que la présidence de la République s'appuie sur les 66,8% des suffrages exprimés en faveur de la nouvelle Constitution. "Le 1er Novembre 2020, les citoyens et les citoyennes se sont exprimés sur le projet de révision de la Constitution proposé par monsieur le président de la République (...) Il voulait que cette consultation se fasse directement en donnant la parole au peuple algérien pour s'exprimer sur ce qu'il envisage pour son avenir et pour l'avenir des générations futures", rappelle le communiqué, qui met en relief "ces aspirations pour un changement radical de l'organisation politique, économique et sociale dans notre pays qui interviennent à un moment où le monde entier fait face à une crise multidimensionnelle résultant d'une pandémie durable et récurrente qui a affecté toutes les sphères de la vie économique et sociale et n'a épargné aucune région du monde". Il conclut par un rappel des raisons ayant dicté l'organisation du référendum un 1er Novembre. "En ce moment historique, les citoyens et les citoyennes ont, encore une fois, exprimé l'attachement du peuple algérien à son unité nationale, à la crédibilité de ses institutions et à sa souveraineté pleine et entière."