Endeuillée par le décès du directeur d'un CEM des suites du coronavirus, la rentrée scolaire à Jijel a été caractérisée par une certaine improvisation dans un contexte épidémique particulier. C'est ce que note un responsable du secteur, mais aussi des chefs d'établissement et des enseignants. "Cela n'a pas été facile, chacun a tenté de mettre de l'ordre dans son établissement, mais cette rentrée a été endeuillée par la perte d'un membre de la famille de l'éducation, suite à la mort du directeur du CEM Rouibah-Hocine de Djemâa Beni Habibi", confie Farid Mirouh, secrétaire général de la direction de l'éducation de la wilaya de Jijel. Notre interlocuteur a cependant noté que tout le protocole sanitaire élaboré par le ministère de l'Education a scrupuleusement été respecté par la mise en place de tout un dispositif de prévention. La désinfection des salles et la mise à la disposition des élèves du gel hydroalcoolique ont surtout été à l'ordre du jour de ces mesures. Le fait le plus saillant de cette rentrée reste cependant le nouveau programme adopté pour répartir les élèves en deux groupes dans chaque niveau. "C'est la seule solution qui nous a été imposée. Tous les établissements ont procédé à cette répartition, et l'opération s'est déroulée sans encombre", souligne notre interlocuteur. Celui-ci a fait part d'un retour aux classes de quelque 174 000 élèves répartis sur les trois niveaux, du primaire, du moyen et du secondaire. Dans le pallier primaire, ils ont été quelque 92 000 élèves à avoir regagné l'école primaire, tandis que 54 000 ont rejoint les CEM et quelque 26 000 ont repris les cours dans les établissements du secondaire. Sur le plan des infrastructures, deux lycées ont été ouverts, portant le nombre de ces établissements à 47, tandis qu'un seul CEM a été inauguré cette année, ce qui porte à 113 CEM le nombre de ces établissements, dont un relevant du secteur privé. Pour les écoles primaires, le secteur compte 392 établissements, dont 7 groupes scolaires ouverts à l'occasion de cette rentrée scolaire. Par ailleurs, sur le plan de la réhabilitation des infrastructures scolaires, des données de la commission de l'éducation, de l'enseignement supérieur et de la formation professionnelle de l'APW font état de l'absence d'un programme consistant dans ce volet, pourtant très important dans la restauration de certains établissements vétustes. Selon un rapport établi dans ce sens, "à l'exception de quelques petits aménagements, il n'y a pas un programme de restauration prenant en charge les grandes réfections dans les écoles anciennes et vétustes". Dans les lycées, la même commission fait part d'un programme en cours de préparation de 87 milliards de dinars destiné à l'aménagement de ces établissements. Cette commission déplore le manque de personnel destiné à l'entretien des écoles, dont 34 ne servent pas de repas scolaires pour les élèves. Le nombre de cantines scolaires a atteint 345, dont 222 sont structurées et 123 implantées dans des locaux de fortune. Sur le plan du transport scolaire, la situation pourra dès cette rentrée scolaire connaître une meilleure couverture des lignes, à la faveur de la distribution récente de 125 bus, dont un grand nombre est affecté aux communes rurales enclavées. L'autre inconvénient relevé dans ce rapport reste lié à l'insuffisance de budget octroyé à la santé scolaire, qui dispose de 30 unités de diagnostic et de suivi (UDS), notamment dans ce contexte sanitaire particulier.