Les avocats du fils de Mahieddine Tahkout, Bilal, considèrent que "l'affaire a été montée de toutes pièces par ce duo de généraux". Les deux généraux Ghali Belkecir et Wassini Bouazza, respectivement, ex-patron de la Gendarmerie nationale, actuellement en fuite à l'étranger et ex-directeur général de la sécurité intérieur (DGSI), incarcéré à la prison militaire de Blida, se sont invités hier au procès en appel de Mahieddine Tahkout. En effet, la défense de Bilal Tahkout, fils de Mahieddine, principal accusé dans l'affaire, n'a pas manqué d'accabler les deux généraux qu'elle a accusés d'être les véritables instigateurs des déboires judiciaires de la famille Tahkout. Les avocats de Bilal Tahkout considèrent que "l'affaire Tahkout a été montée de toutes pièces par ce duo de généraux". Me Samir Sidi-Saïd a estimé que "ceux qui sont derrière cette cabale judiciaire contre Tahkout sont soit en fuite, soit ils purgent une peine de huit ans de prison ferme à la prison militaire de Blida", dans une allusion claire à Ghali Belkecir et Wassini Bouazza. Pour ces avocats, ce sont ces deux généraux "qui ont décidé de démolir le groupe Tahkout" et maintenant, "la justice se retrouve avec un dossier vide". Me Sidi-Saïd a enchaîné en mettant l'accent sur "les accusations farfelues" auxquelles fait face son mandant. "Bilal Tahkout n'est actionnaire dans aucune entreprise de son père", a insisté l'avocat, précisant que "les quelques actions qu'il a eues à Cima Motors lui ont été retirées par son père quelques jours après leur acquisition". "La police judiciaire et le juge d'instruction n'ont fait que dans le zèle en accablant Bilal Tahkout d'accusations sans preuve et sans fondement", a ajouté l'avocat, dénonçant "la non-application des textes dans le traitement de cette affaire" qu'il a qualifiée "de génocide judiciaire". "Il travaillait chez son père et recevait un salaire mensuel d'un million de dinars", ont dit les autres avocats, considérant que la concession agricole dont il a bénéficié à El-Bayadh pour la culture de pistaches "ne peut être considérée comme un avantage", puisque "110 personnes ont bénéficié de concessions agricoles dans la même région". Concernant l'accusation de blanchiment d'argent, la défense de Bilal Tahkout a souligné que l'accusé "détenait moins de 3 millions de dinars" dans ses différents comptes bancaires et "près de 3 000 euros". "Comment peut-il blanchir de l'argent alors qu'il n'a ni immobilier à son nom ni d'autres biens ?", se sont-ils interrogés, relevant que l'accusé "a acheté une voiture personnelle à 4 millions de dinars et un jet-sky". Concernant le transport urbain et universitaire, les avocats se sont interrogés sur le fait que "le cahier des charges qualifié de document élaboré sur mesure pour permettre à Tahkout de rafler tous les marchés est toujours en vigueur". Ils ont ajouté qu'un contrat portant sur le transport universitaire a été signé au début du mois en cours avec l'entreprise Tahkout, et ce, selon le même cahier des charges décrié. À noter que Bilal Tahkout a écopé de 7 ans de prison ferme en première instance. Durant la même journée, ce sont les avocats des cadres de l'Onou qui ont plaidé la relaxe pour leurs mandants. Hier, le juge a décidé de revoir le temps des plaidoiries. "Vous êtes 95 avocats à plaider, donc, nous sommes obligés de réduire le temps de chacun", a-t-il dit. Pour aujourd'hui, c'est la défense de Mahieddine Tahkout qui est attendue. Elle devra apporter la preuve de l'innocence du patron du groupe Tahkout, accusé, entre autres, de "corruption", de l'octroi d'"indus avantages", "de blanchiment d'argent", de "transfert illicite d'argent vers l'étranger", de "pression sur des fonctionnaires dans le but d'obtenir d'indus avantages", d'"obtention de contrats en violation de la loi en vigueur"... Mahieddine Tahkout, incarcéré à la prison de Babar à Khenchela, a été condamné, en première instance, à 16 ans de prison ferme.